Le diocèse de Clermont a reconnu le 26 avril une "erreur d'appréciation" dans sa gestion d'un prêtre soupçonné de pédophilie. Il risque les assises pour un viol et des agressions sexuelles sur mineurs commis en Centrafrique.
La cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) doit se prononcer mardi 26 avril sur l'éventuel renvoi du religieux devant les assises pour les faits reprochés, un viol et des agressions sexuelles sur mineurs, qui auraient été commis en Centrafrique entre 2007 et 2010.
« Si le diocèse reconnait une erreur d'appréciation concernant cette période entre la révélation des faits à la justice et la mise en examen, il l'explique par une volonté de respecter la présomption d'innocence, dans l'attente d'un positionnement de la justice en tenant compte du fait que cet homme alors âgé de 43 ans, avait lui-même procédé à une démarche personnelle en alertant la justice », a écrit l'institution religieuse dans un communiqué.
Le prêtre se dénonce à son retour d'Afrique
Six mois après son retour de Centrafrique, où il a exercé son ministère pendant trois ans, l'ecclésiastique avait confessé les faits à l'archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon. C'est sous ses conseils que le prêtre, avait ensuite adressé lui-même un courrier au procureur de la République de Clermont-Ferrand le 31 janvier 2011, pour se dénoncer.Saisi en avril 2011, l'Office central pour la répression des violences aux personnes basé à Nanterre a ensuite enquêté en Centrafrique, identifiant trois victimes mineures dont une de moins de 15 ans.
Prêtre dans le diocèse de Clermont depuis 1995, à Issoire puis à Clermont même où il s'est occupé des aumôneries des jeunes, le prêtre avait été nommé pendant l'enquête dans une paroisse de Riom, avant que toute activité ne lui soit finalement retirée lors de sa mise en examen pour viol et agressions sexuelles sur mineurs en septembre 2012.
Placé alors en détention provisoire et incarcéré à Saint-Étienne, il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire quelques jours plus tard.
Dans cette affaire le parquet de Clermont-Ferrand, tout comme le mis en examen, conteste le renvoi devant les assises. « On considère que l'infraction est délictuelle », a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès.
Le viol est un crime passible des assises, alors que l'agression sexuelle est considérée par la Justice comme un délit jugé par un tribunal correctionnel.