Une partie des salariés de la Seita de Riom travaillent sur un projet de Scop. Il pourrait sauver une quarantaine d'emplois. Mais il faut pour cela qu'Impérial Tabacco accepte de louer une partie de ses locaux et de son matériel.
Une quarantaine de salariés de la Seita s’est réunie en assemblée générale, mardi matin, à Riom dans le Puy-de-Dôme. Ils souhaitent constituer une association pour la conservation de la filière tabacole française. Son objectif : créer une Scop des tabacs de Riom, une société coopérative et participative.
Cela leur permettrait de sauvegarder quelques emplois sur les 239 et de conserver la dernière usine française de fabrication de tabac. Une usine que le groupe Imperial Tabacco a décidé de délocaliser, en Pologne, en novembre dernier.
"Pour nous, c’est un nouveau départ et un espoir de continuer notre travail. On se lance dans une nouvelle bataille pour garder nos emplois" explique Ludovic Gotiaux, salarié depuis 27 ans. Puis il ajoute : "On sait qu’au 30 septembre, les postes seront supprimés. On n’attend plus rien de personne, tout repose sur nous aujourd’hui. Notre grand patron a dit qu’il acceptait de nous louer une partie des bâtiments et des machines, aujourd’hui, on attend qu’il tienne parole".
"C’est un grand évènement pour l’industrie sur notre bassin riomois. C’est important que des élus soit aux côtés des salariés pour accompagner ce projet. L’annonce de la délocalisation a été une catastrophe, c’est un choix boursier et une délocalisation de plus. La détermination des salariés doit être soutenue" souligne Boris Bouchet, conseiller municipal de Riom.
Le projet initial visant à sauver 180 emplois a été revu à la baisse car Imperial Tabacco a refusé de leur céder une partie de l'activité en sous-traitance. L’objectif actuel de la Scop est de relancer l’activité avec, pour commencer, une quarantaine d’emplois. Les salariés souhaitent également élargir la palette d’activités. "Le tabac ne sert pas qu’à fumer, il sert aussi à faire des textiles, du pétrole, des bio-matériaux, des produits innovants et alternatifs" déclare Stéphane Allègre, président de l'Association pour la conservation de la filière tabacole française. Il conclut, en disant : "Nous voulons aussi trouver de nouveaux filons".
Pour que ce projet de Scop voit le jour, il faut qu'Impérial Tabacco accepte de louer une partie de ses locaux et de son matériel. Le sort des salariés dépend aujourd'hui de cette réponse.