Seniors : un service à l’hôpital de Riom pour retarder la dépendance

On dit que la vieillesse est un long naufrage, mais à l’hôpital de Riom, un service s’assure que nos aînés voguent en mer le plus longtemps possible. Grace à une offre d’hôpital de jour, les soignants pourront prendre en charge les pathologies liées à l’âge de manière beaucoup plus précoce.

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Pour vivre vieux et en bonne santé, rien de tel que la prévention. C’est en tout cas le mantra du centre hospitalier de Riom, près de Clermont-Ferrand en proposant un hôpital de jour gériatrique sur le site riomois. Destiné aux patients de plus de 75 ans qui conservent encore une autonomie, ce nouveau service se veut d’abord un lieu de prévention et de diagnostic des incidences du vieillissement : 

  • Bilan de chutes et d’ostéoporose ;  
  • - Évaluation de la fragilité et prévention de la dépendance - Bilan de troubles de la mémoire lors de situation complexe ne relevant pas d’une consultation classique.  
  • - Nécessité de soins techniques ne relevant pas d’une hospitalisation complète (perfusion hospitalière, transfusion, aide à la prise en charge de plaie…). 

Les docteurs Camille Joyon et Jérôme Bohatier, gériatres, font partie de ceux qui pilotent cette nouveauté. Le docteur Bohatier explique : “Ça s'adresse en priorité aux gens âgés en plutôt bonne santé mais en cours de fragilisation, qui commencent à avoir des soucis de santé. Ils ne sont pas encore dans la dépendance. On est vraiment sur la majorité des seniors. On s'intéresse à beaucoup de choses. Cela va de l’ostéoporose à la prise en charge en pré-traitement d'un cancer, ça peut être énormément de choses.” 

Demander à son médecin traitant

Si vous souhaitez en bénéficier ou en faire bénéficier un proche, il convient de demander à votre médecin traitant de vous adresser à ce service. Ce lien avec le médecin est essentiel, selon le docteur Joyon : “Les patients eux-mêmes peuvent demander à leur médecin généraliste de venir mais on a quand même besoin d'avoir un interlocuteur, qu'on sache quelle est la question posée, qu'on ait les éléments nécessaires, comme les antécédents de problèmes de santé dont on a besoin pour pouvoir travailler. La gériatrie, c’est vaste. On doit être bien sûrs que la prise en charge la plus adaptée pour le patient est bien de venir en hôpital de jour, et que ce n'est pas simplement une consultation ou une hospitalisation complète.” 

Vivre vieux mais en bonne santé

Selon cette gériatre, ce service permet de donner plus d’autonomie plus longtemps au séniors : “On a une population qui est vieillissante. L'idéal, c'est de vivre vieux mais en bonne santé, en n’étant pas dépendant. Le seul moyen de repousser cette dépendance, c'est de faire de la prévention comme dans la plupart des maladies. Avant que la dépendance n’arrive, le but est de faire un bilan gériatrique global, avec plusieurs intervenants comme des kinés, des assistantes sociales, des diététiciens et des médecins pour repousser le plus possible l'entrée dans la dépendance et la perte d'autonomie.” Jérôme Bohatier ajoute : “L'hôpital de jour, le gros avantage, c'est que vous ne dormez pas à l'hôpital. Pour des patients parfois fragiles, ça évite la survenue d'une confusion, ça évite de les couper de leurs repères habituels”.  

Une journée type

L’accueil s’effectue entre 08h30 et 09h00. Le repas de midi est pris sur place et le départ s’effectue au plus tard à 16h00. Le patient, accompagné de sa famille s’il le souhaite, revoit le médecin en début d’après-midi pour une synthèse. Une lettre de liaison à l’attention du patient et du médecin traitant est remise au patient à l’issue de la journée. Un compte-rendu d’hospitalisation plus complet est envoyé au médecin traitant ultérieurement.  

Diverses pathologies explorées

Si pour certains, elle paraît anodine, la chute est pourtant l’un des signes qui doivent pousser à faire un bilan complet : “La chute, c'est un grand signal d'alerte pour le gériatre et pour la personne âgée. Quand on se met à tomber alors qu'on ne chutait pas avant, c'est qu'il se passe quelque chose. Ça peut être de l'arthrose du genou, ça peut être une maladie d'Alzheimer qui débute, ça peut être une maladie des muscles, ça peut être un problème neurologique. À nous de repérer cette première chute pour éviter que d'autres chutes ne surviennent ensuite”, explique le docteur Bohatier. 

Tous les mardis

Le service est actuellement opérationnel une journée par semaine, les mardis : “On a déjà pas mal de patients ! On peut en recevoir 6 à 7 par jour. Pour l’instant, c’est le mardi, mais l’objectif, c'est de pouvoir augmenter les jours, passer éventuellement sur 2, voire sur 5 par semaine. Du lundi au vendredi, on a les locaux disponibles, donc c’est faisable. Ce qui nous manque tout de suite, c’est du temps médical et c'est aussi du temps soignant, notamment des rééducateurs”, explique le gériatre. La gériatrie à l'hôpital commence à 75 ans, mais des exceptions sont faîtes, selon le docteur Joyon. “On fait des exceptions, notamment quand on est plutôt sur de la prévention. À partir de 70 ans, on a une tranche de population qui peut bénéficier de la gériatrie, même si elle n’en relève pas totalement. Il fallait une limite d'âge, mais au cas par cas, dans certaines situations, on peut tout à fait descendre l'âge.” 

Pour le directeur délégué du centre hospitalier de Riom, l’ouverture de ce service est une victoire : “A l'hôpital public, aujourd'hui, on parle plutôt des difficultés, de regroupement, d'attractivité, de finances. Avoir la possibilité, avec des équipes qui sont plutôt motivées, d'ouvrir des services, c'est toujours une satisfaction et c'est plaisant pour nous de pouvoir le souligner.” Entre 4 et 6 professionnels soignants sont mobilisés chaque jour d’ouverture de ce service. 

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