L'eau est un enjeu climatique pour les années à venir. En première ligne, chaque année les agriculteurs subissent les sécheresses. Pour pouvoir abreuver leurs bêtes, certains agriculteurs du Puy-de-Dôme ont trouvé des solutions comme le stockage de l’eau de pluie.
À Celles-sur-Durolle, dans le Puy-de-Dôme, François Dechelette élève près de 200 vaches charolaises. Installé depuis 2002, il a essuyé de nombreuses périodes de sécheresse, dont les principales celles de 2018, 2019 et 2020. Bien que sa propriété soit traversée par un ruisseau et dispose d’une source, régulièrement, l’été, il a du mal à abreuver son troupeau. « Quand il ne pleut pas ici il n’y a pas de nappe phréatique. Si la source n’est pas alimentée par l’eau de pluie, elle se tarit tout doucement, explique l’éleveur. Ce qui fait que la source, l’été, ne coule presque pas. On avait la rivière aussi, mais c’est pareil quand il ne pleut pas pendant 50 jours, on ne peut pas récupérer l’eau de la rivière ».
Stocker l'eau comme les agriculteurs stockent le fourrage
Pour pouvoir disposer des 10 m3 d’eau, que l’ensemble de ses vaches vont consommer chaque jour cet été, il a décidé, cette fois de prévoir et de construire un bassin qui pourra stocker 2500 mètres cube d’eau. Ce sera de l’eau de pluie uniquement. « Dans notre métier, on stocke naturellement du fourrage qui est produit en été et donné en hiver. L’idée est la même, c’est de stocker de l’eau l’hiver pour en avoir en été. L’objectif, c’est d’être autonome et de ne pas avoir recours à l’eau de la commune ».
La question de l'eau est un problème et à l’avenir ça va devenir encore plus problématique
Thierry Champeix, éleveur
À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, sur les hauteurs de Sauxillanges, c’est depuis les toits que Thierry Champeix et son épouse récupèrent l’eau de pluie. Au pied des gouttières, un réseau de tuyaux munis de quelques filtres transporte l’eau vers une cuve enterrée qui fait près de 40 000 litres. « La question de l'eau est un problème et à l’avenir ça va devenir encore plus problématique parce qu’on a des années sèches, s’inquiète l’éleveur de Salers. On l’a vu encore cette année, un hiver très doux et un manque de pluie. Ça va être le problème principal de stocker l’eau pour la redistribuer aux bêtes ».
La gestion de l’eau préoccupe de plus en plus. Avec les sécheresses à répétition, le principe de la récupération de l’eau de pluie s’imposera peut-être comme une solution à l'avenir.
Propos recueillis par Olivier Martinet