Le 27 mars 1967, un drame survenait à Super-Besse dans le Puy-de-Dôme. Un moniteur de ski et deux enfants perdaient la vie. 55 ans plus tard, une stèle est inaugurée en leur mémoire par les survivants du groupe et leurs sauveteurs.
C’est avec une grande émotion qu’ils se retrouvent, à Super-Besse dans le Puy-de-Dôme, 55 ans après le drame qu’ils ont traversé. Marc, François, Serge, Pierre, Catherine, Rose-Marie, Elisabeth et Eugène n’oublieront jamais.
Rassemblés autour de la stèle qu’ils inaugurent, ce mardi 19 juillet, rescapés et secouristes rendent hommage aux trois personnes qui n’ont pas survécu.
« J’y pense encore pratiquement toutes les nuits »
Tous gardent en mémoire le lundi 27 mars 1967. Ce jour-là, leur groupe composé de douze enfants et de deux moniteurs de ski se perd, à 15 heures, dans la vallée de Chaudefour. Ils marchent mais ne retrouvent pas leur chemin. Perdus, épuisés, apeurés… ils passent la nuit dans le froid et la neige. Ils ne seront retrouvés que le lendemain matin, à 7h30, par les sauveteurs.
Marc David se remémore : « C’est un grand moment d’émotion quand je reviens ici. Je me dis que j’aurai pu y rester. C’est là que j’ai perdu ma petite sœur. Quand je reviens, je pense aux sauveteurs. En 67, on était là en famille. On était cinq. On est reparti avec un de moins. Ça marque toute la famille ».
A ses côtés, celui qui l’a sauvé du froid glacial. La tristesse dans le regard et la voix chevrotante, Eugène Chomette ne s’en remet pas : « Moi ça ne passe pas. J’y pense encore toutes les nuits. Je revois les images. C’était vraiment un évènement marquant ».
« On n’oublie pas, on vit avec mais on se reconstruit »
Cette nuit-là, trois personnes perdent la vie : Isabelle David, Bruno Jolivet, et Jean-Jacques Soulier. Deux enfants et un des moniteurs.
Pierre Delquaire, sauveteur, se souvient parfaitement du moment où ils les ont trouvés : « On a vu des bonhommes de neige et de glace. Ils étaient tous groupés les uns sur les autres pour se tenir chaud. Bruno, le petit garçon était couvert de glace. Il était décédé comme Jean-Jacques. La petite fille, Isabelle, son cœur battait légèrement. On a fait tout ce que l’on a pu mais nos essais ont été vains ».
Leurs familles et leurs amis ne les oublieront jamais comme ceux qui ont survécu. Marc Nivromont fait partie des rescapés : « Personne n’a oublié et pourtant ce ne sont que quelques heures. On se perd à 15 heures, on est retrouvé à 7h30. Dans une vie, ces quelques heures, c’est rien. Mais aujourd’hui, ça nous rapproche. C’est important de se revoir, de profiter pleinement de la vie et de se dire que malgré un drame on se reconstruit. On n’oublie pas, on vit avec mais on se reconstruit. On va de l’avant ».