Très discret, il est rarement observé. Alors voir un chat sauvage (ou chat forestier) dans la réserve naturelle de Chastreix-Sancy dans le Puy-de-Dôme est un évènement apprécié par les gardes qui le traquent. Ils seraient 3 individus, preuve du bon état écologique du secteur.
Comme le Lynx, le chat forestier est un vrai félin d’origine européenne. Un cousin du chat domestique qui lui est originaire d’Afrique. En France le chat forestier est une espèce protégée depuis 1979, il se nourrit essentiellement de rongeurs et contrairement au chat domestique il ne fait pas de dégâts car il ne s'en prend pas aux oiseaux. Chaque femelle ne donne vie qu'à 3 à 4 petits chaque année. Il est présent sur une grande partie du territoire. Déjà vu en 2016 dans la réserve de Chastreix-Sancy dans le Puy-de-Dôme, il fait l’objet d’une étude conduite par les agents de la réserve qui sont sur ses traces.
Régulièrement la garde Camille Thomas fait la tournée de ses pièges à chat forestier. Rien de méchant pour les petits félins. Au contraire, ils adorent se laisser attraper par l’ingénieux système : "On a un dispositif pour récolter des poils. Le chat est attiré par la racine de valériane et un macérât avec de l’huile et de la racine. Je les installe sur une brosse, ça attire le chat forestier qui se frotte. On récolte les poils qui seront envoyés en analyse. On a un piège photo qui est associé en face de cette brosse et qui nous permet de nous assurer que c’est bien du chat forestier qui vient se frotter. Nous on n’est pas équipés pour faire les analyses génétiques sur place, du coup on envoie les échantillons de poils à une université en Belgique. Le labo met entre 6 mois et un an à faire les analyses et elles sont comparées à d’autres données collectées sur le territoire français".
L’intérêt de cette étude c’est de savoir à quelle lignée génétique étaient rattachés ceux qui sont présents, car il y en a 2 : celle du nord-est de la France ou celle des Pyrénées. L’ADN a parlé, c’est celle du nord-est. Autres enseignements : "Ils sont d’une lignée pure, et il y a 3 individus qui sont passés sur la réserve, un mâle et deux femelles".
Cela confirme d’autres observations, en 2020 et 2021 un couple avait été vu puis une femelle gestante et enfin une femelle avec son petit avaient été pris en vidéo.
Une bonne nouvelle car "C’est une espèce indicatrice d’une continuité forestière et d’un bon état écologique de nos forêts" précise Camille Thomas. Il y aurait donc 3 chats forestiers sur les 1 900 ha de la réserve de Chastreix Sancy. Autant dire que les chances d’apercevoir les petits félins sont très minces.
