Les remontées mécaniques sont fermées dans les stations de ski mais une discipline suscite un véritable engouement : le ski de randonnée. Dans le massif du Sancy, dans le Puy-de-Dôme, ils sont de plus en plus nombreux à gravir les pentes à peau de phoque.
Dans le Puy-de-Dôme, le massif du Sancy ne s’est pas encore découvert. A proximité du sommet, le guide de haute montagne Zolt Ostian prépare le groupe de ski de randonnée à l’ultime montée. Il explique : « Je ne sais pas s’il va faire beau, s’il y aura du brouillard ». Les skieurs vont s’attaquer à la montée du Pas de l’Ane à un peu plus de 1800 mètres d’altitude. La progression est ralentie par les rafales de vent et l’absence de visibilité. La température ressentie est de moins 20 degrés. Sur ce site réputé pour la pratique du hors-piste, difficile de repérer la bonne trace. « Je vais passer devant. Je vais améliorer la marche avec la pelle pour que vraiment on ait un truc sympa. Il faut utiliser les bâtons au mieux. Il faut les enfoncer dans la pente pour avoir une prise. Pour les snowboarders la pelle est obligatoire. On y va ensemble, doucement. S’il y a le moindre problème, on s’arrête et on aide celui qui a un problème » explique le guide.
C’est du bonheur, ce n’est pas la galère
Marc Lacoste, du club de free-ride du Mont –Dore, indique : « Les conditions, ça peut être tout ou rien mais c’est toujours du plaisir. Etre avec des amis dans un endroit comme ça est féerique. C’est du bonheur, ce n’est pas la galère, c’est sûr ». Mesurer les risques est primordial, c’est le rôle du guide. Stéphane Chambon, du club de free-ride du Mont-Dore, souligne : « Il est toujours là pour nous rappeler les règles de prudence. On suit, on lui fait confiance. A son contact, on apprend beaucoup ».
Une plongée dans l'inconnu
Pour le groupe free-ride, une plongée dans l’inconnu les attend au Val de Courre. L’ Envers du Redon, la «Y », les Poubelles les plus beaux couloirs de hors-piste sont à proximité mais ils sont ce jour-là inaccessibles. Il faudra se contenter d'une descente vallonnée pour admirer le paysage malgré le brouillard. Joël Bonjiovanni, du club de free-ride du Mont-Dore précise : « On avait un super guide aujourd’hui. Ce n’est pas un sport facile. J’ai souffert. Mais c’est un sport tellement magnifique. Quand on est encadré on ne prend aucun risque ».
Je pense que cette discipline va devenir reine dans le massif
L’engouement pour le ski de randonnée se mesure chaque jour au pied des pistes depuis la fermeture des remontées mécaniques. Christophe Boivin, directeur de la station du Mont-Dore, affirme : « Pour ceux qui veulent aller après dans les Alpes, ça va tout de suite les mettre en condition au niveau des pentes. C’est intéressant. On a aussi des conditions alpines, on est souvent proche des conditions de 4 000 mètres à 1 800 mètres d’altitude. Je pense que cette discipline va devenir reine dans le massif ». Zolt Ostian, guide de haute montagne, ajoute : « Ca se démocratise et avec les remontées mécaniques à l’arrêt, beaucoup de personnes ont acheté des skis de randonnée. On n’a jamais vu autant de monde en ski de rando dans la montagne ». Après une ascension rapide de la piste noire Mathusalem, les skieurs savourent le bonheur de ne pas avoir renoncé. « Qui regarde trop la météo, reste au bistro » lance un randonneur. Un autre répond : « Qui veut le brouillard reste au comptoir ». Les randonneurs goûtent le bonheur de glisser dans la poudreuse tout simplement.