Régionales : le prudent coup de pouce de Vallaud Belkacem à Queyranne

Najat Vallaud-Belkacem va présider le comité de soutien de J.J Queyranne, en fâcheuse posture après la défection d'une vingtaine de co-listiers et le boycott de la fédération socialiste du Rhône. Mais si elle participera bien à plusieurs meetings de campagne, elle s''impliquera "à la marge".       

Jean-Jack Queyranne , à la peine depuis plusieurs mois et fragilisé par la récente défection d'une vingtaine de co-listiers issus du PS, obtient un renfort de poids avec le soutien de Najat Vallaud-Belkacem. Elle vient d'accepter de présider le comité de soutien du président sortant à trois mois des élections régionales. Une annonce qui intervient alors qu'un dernier sondage lui accorde tout juste 23 % des intentions de vote au premier tour loin derrière L. Wauquiez (Les Républicains - 35%) et en troisième position seulement, derrière le candidat du FN, Christophe Boudot (22%). J.J Queyranne s'est aussitôt fendu d'un message de remerciement ravi sur son fil Twitter.

Mon comité de soutien sera présidé par @najatvb . Un grand merci à elle. #nousclaregion qui gagne !

— Jean-Jack Queyranne (@jjqueyranne) 28 Septembre 2015

 

La ministre de l'Education Nationale a toutefois refusé la deuxième place sur la liste, souhaitant manifestement garder ses distances et se préserver elle -même d'un échec éventuel de JJ.Queyranne. Il s'était pourtant murmuré que la proposition lui avait été faite récemment, une nouvelle fois, de se présenter, pour faire taire la fronde ouverte au PS du Rhône. La fédération socialiste du Rhône est en effet engagée dans un bras de fer avec le candidat Queyranne. Celui -ci refuse obstinément de "sortir" la numéro 2 sur la liste, Farida Boudaoud, une élue socialiste dissidente, accusée d'avoir causé la perte du PS aux dernières élections municipales à Décines. C'eut été pour JJ. Queyranne un moyen habile de revenir sur ses choix et de justifier l'éviction de F. Boudaoud pour sortir de la crise ouverte engagée avec son propre parti. Mais le refus de N.Vallaud-Belkacem obéit à une toute autre stratégie, plus personnelle.       

Un soutien "à la marge"

N.Vallaud Belkacem ne pouvait décemment pas laisser tomber JJ.Queyranne, celui qui lui avait permis en 2004 d'accéder à un premier mandat, au conseil régional précisément. Mais si elle vient à sa rescousse dans un contexte troublé, elle ne souhaite manifestement pas s'engager au delà. Son cabinet  faisait valoir ce matin que si la ministre allait participer à quelques meetings de campagne, elle s'impliquerait "à la marge". Une stratégie prudente qui pourrait raisonnablement s'expliquer par son intention de briguer un poste de député à Villeurbanne. Il ne faudrait donc pas qu'elle s'attire les foudres de la fédération PS du Rhône, celle là-même qui conteste les choix de JJ. Queyranne avec tant de véhémence. Fine politique, la ministre de l'Education veut pouvoir compter sur le soutien du PS lorsqu'il s'agira de valider sa candidature officielle aux législatives en 2017, au cas où...