René Proby s'est éteint mercredi 4 février. Membre du PCF (Parti Communiste Français) depuis le début des années 80, ce médecin a dirigé la commune de Saint-Martin-d'Hères entre 1999 et 2014.
La "ceinture rouge" de l'agglomération de Grenoble a perdu l'un de ses plus fervents promoteurs. Alors qu'il avait passé 15 années à la tête de la cité martinéroise, le Docteur René Proby est mort d'un cancer. Il était également très actif à la Métro grenobloise et conseiller général du canton de Saint-Martin-d'Hères-Nord depuis 1998.
Lors des dernières élections municipales, en 2014, René Proby ne s'était pas représenté. En décembre 2013, alors qu'il n'avait pu participer à un conseil municipal, il avait annoncé: "Aujourd'hui, pour des raisons de santé, je prends la décision de ne pas être le candidat tête de liste aux élections municipales de mars 2014. Celle-ci m'est particulièrement douloureuse car la fonction de maire est celle qui me tient le plus à cœur." David Queiros, son adjoint, avait alors mené une liste d'union PC/PS et l'avait emporté face à une liste socialiste dissidente.
Ce jeudi matin, les drapeaux sont en berne à Saint-Martin.
Reportage Joëlle Ceroni et Didier Albrand
C'est dans un article de l'Humanité, datant de 2001, qu'on en a apprend plus sur l'homme. Né en 1953, René Proby avait un père communiste issu de la Résistance et une mère directrice d'école. Il avait fait ses études au lycée Champollion de Grenoble. La médecine s'était imposée à lui: "Les gens des quartiers populaires ont besoin d'une médecine qui tienne la route."J'ai pensé qu'il y avait la place pour un vrai communisme"
René Proby avait adhéré au PC en 1983. "J'ai pensé qu'il y avait la place pour un vrai communisme", expliquait-il, "il faut que l'on croie vraiment nous-mêmes au projet communiste, que les gens le sentent, que nous nous demandions avec eux qu'est-ce qui peut changer demain, maintenant?"
Dans la ceinture rouge grenobloise, Saint-Martin-d'Hères aura été la première ville à commémorer le génocide arménien, la première en France à avoir baptisé une rue Lounès-Matoub, le chanteur assassiné, en même temps qu'une rue Boris-Vian, que Matoub chantait.
On se souvient aussi de sa bataille pour décrocher le Stade des Alpes sur le territoire de sa commune. Mais le maire de Grenoble avait pesé de tout son poids représentatif sur le dossier et poussé Proby aux larmes quand le Stade fut attribué à la ville-centre de l'agglo. "Puisque c'est comme ça, on va vendre aux Suédois!", s'était-il exclamé. C'est ce qu'il fit en acceptant l'installation d'IKEA en bordure de rocade.