Le procès en appel de Renaud Meyssonnier, un jeune homme de 27 ans originaire de Haute-Loire emprisonné au Népal pour usage de faux billets, devait avoir lieu dimanche 13 mars. Il a été reporté au lundi 21 mars. Un "coup dur" pour ses parents.
Le procès en appel de Renaud Meyssonnier, un jeune homme de 27 ans originaire de Haute-Loire emprisonné au Népal pour usage de faux billets, devait avoir lieu dimanche 13 mars. Il a été reporté au lundi 21 mars. Un "coup dur" pour ses parents.
Renaud Meyssonnier a 27 ans. Originaire de Haute-Loire, le jeune homme était parti en mai 2015 pour un tour du monde en solitaire. En voulant entrer au Népal, il est arrêté en possession de faux billets. En décembre 2015, il est condamné à un an de prison pour usage de fausse monnaie. Son procès en appel devait avoir lieu ce dimanche 13 mars. Faute de personnel, il a été reporté au lundi 21 mars.
Olivier Martinet a pu joindre les parents de Renaud, René Meyssonnier et son épouse, qui se trouvent cette semaine à Katmandou.
Comment avez vous vécu l'annonce du report du procés ?
Le report du procès a été un gros coup dur pour nous, car nous fondions un espoir de réussite et nous n'avons même pas eu notre chance. Un vrai coup dur pour mon épouse qui ne voit pas le bout de cette affaire, qui souffre du dos après un aller- retour en bus d'une durée totale de 17h sur les routes montagneuses et endommagées du Népal. Bizarrement, je n'ai pas ressenti moi-même de contrecoup, j'étais plus affecté par la détresse de Nadine. Concernant l'affaire, je suis plutôt en mode combat avec la volonté farouche d'arriver au bout.
Vous avez gardé le moral ? Comment Renaud a t-il-réagi ?
Pour Renaud, c'est terrible car il apprend la nouvelle sur un minuscule bout de papier, en quelques mots transmis par le policier et qui a la gentillesse de nous avoir laissé son numéro de téléphone. Quelques mots qui peuvent signifier sa libération ou sa peine reconduite : au moment de la transmission du message, Renaud tremblait. En revanche, il n'a pas été très surpris car il a l'exemple de plusieurs codétenus ayant déjà subi un report. Après un instant, il était plutôt soulagé car le report peut ne pas avoir de date, ou avoir lieu plusieurs mois après. Donc le report d'une semaine est quand même encourageant.Renaud et moi sommes combattants et avons toujours autant d'espoir. Mon épouse se remet de sa déception. Nous avons entamé nos rendez-vous de préparation du procès de lundi, avec l'Ambassade, qui nous assure son soutien sans faille, et avec l'avocat afin de s'assurer que cette fois-ci le procès ait bien lieu.
Attendez-vous sa libération à l’issue du prochain procés du 21 mars ?
Nous avons tous les trois la même confiance dans un résultat positif mais nous savons aussi que rien n'est fait, que la peine d'un an de prison peut être reconduite. Nous essayons d'être lucides sans nous projeter sur l'après procès.
Le report du premier procés a été justifié par un manque de personnel. Avez-vous eu une explication claire à ce sujet ?
Il y a une explication claire du report, mais pas une explication à laquelle nous adhérons complètement : Le Procureur de la République n'aurait pas reçu le document d'appel, ne connaissait pas le dossier et donc a reporté le procès. Notre avocat a demandé lui-même le report car il a jugé que les meilleures conditions de réussite n'étaient pas réunies. Il peut y avoir une autre explication qui nous échappe. Nous clarifierons ceci avec l'avocat.
Comment envisagez-vous les prochains jours ? Cette nouvelle attente ? Pour vous et pour Renaud ?
Des rendez-vous à l'Ambassade, avec notre avocat, des visites au parloir de la prison pour donner un paquet à Renaud. Samedi sera jour férié au Népal, et dimanche, retour à Butwal. Nous avons déjà eu un parloir. Renaud est incroyablement fort. Cela nous redonne la pêche car nous n'avons pas le droit de flancher maintenant, alors que nous sommes libres, et que lui est si fort derrière ses barreaux. Il est confiant, il voit qu'on est confiant aussi, il sait toute la mobilisation qui existe en France, qui le porte et qui nous portent. Il sait tout ce qu'on a mis en place, ici au Népal et cela justifie sa confiance. Néanmoins il reste lucide, il sait aussi qu'au pire, cette mauvaise aventure peut durer un an.Il occupe toujours ses journées, il lit, il écrit, il mange bien surtout avec les compléments qu'on lui apporte, il a des potes détenus, il ne subit aucune pression d'aucunes sortes. Les seuls problèmes sont l'hygiène, la poussière et sa liberté emprisonnée...Ici c'est un vrai beau printemps, vec du soleil tous les jours sans qu'il ne fasse trop chaud et cela remonte le moral, même dans la cour d'une prison. Même si comme nous, Renaud a parfois des moments plus difficiles moralement, il a toujours des projets, des projets de transformation de l'épreuve qu'il subit en expérience positive de vie. il a toujours le projet de continuer son voyage autour du Monde !
