Au lendemain des émeutes qui ont embrasé la petite ville de Moirans, en Isère, la classe politique condamne ce déchaînement de violence. Le gouvernement en prend aussi pour son grade.
- François Fillon, ancien Premier ministre (Les Républicains): "Le gouvernement a un problème avec l'autorité. (...) Il n'a pas réagi la dernière fois (au blocage de l'A1 en août), ce qui a sans doute rendu possible les violences d'aujourd'hui. Qu'est-ce que c'est que ce pays où on céderait au chantage de gens qui voudraient obtenir une libération de prison et peser sur les juges? Enfin, on est dans un Etat de droit. (...) Il faut faire preuve de fermeté. Ce sont des événements qui ne se sont pas produits dans le passé." (sur Europe 1)- Hervé Morin, UDI: "On paye très cher les faiblesses permanentes et récurrentes de l'Etat. Grosso modo, on paye l'autoroute A1 de la fin du mois d'août, l'Etat qui revient sur une décision, l'Etat qui permet à des gens du voyage de saccager l'autoroute A1 et de la bloquer et qui ne réagit pas et quelques mois plus tard, on paye la facture. On a toujours tort d'être faible". (sur iTÉLÉ)
- Florian Philippot, numéro deux du Front national: "Il y a eu zéro interpellation hier -c'est ce qu'a dit le préfet-, ce qui est absolument scandaleux. Moi, j'ai l'impression qu'en France, en réalité, tout le monde a le droit de faire sa loi, les voyous, les islamistes, des gens du voyage qui ne sont pas contents, sauf la République. La seule qui n'a plus le droit de faire sa loi, c'est la République. Je trouve ça absolument désastreux le signal qui est lancé, parce que les honnêtes Français, ceux qui vont dépasser de 10km/h la vitesse autorisée, qui vont avoir une semaine de retard pour payer leur taxe d'habitation, ou qui vont avoir 7 euros de découvert bancaire, eux, on ne va pas les louper", a-t-il développé sur RTL.
- Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicains: "C'est le gouvernement qui est en dehors de la République. (...) M. Valls, il tape tous les jours, mais il sonne creux, M. Valls. (...) Il n'y a plus rien qui marche et aujourd'hui il y a un vrai déficit d'autorité (...) Est-ce qu'il est acceptable aujourd'hui qu'une poignée de gens du voyage prennent des villes entières, des villages entiers, d'assaut, bloquent tout? (...) Ce qui est choquant c'est qu'il n'y ait pas d'interpellations, c'est le laisser-faire. (...) Ce qui est en cause, ce n'est pas le préfet, c'est le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre qui ne donnent pas d'instruction." (sur Sud Radio et Public Sénat)
- Parti Radical de Gauche: "Les actes inexcusables et inqualifiables de Moirans ne peuvent rester sans une réaction forte et immédiate. Au-delà de l'enquête des forces de l'ordre qui doit obtenir de l'Etat tous les moyens nécessaires pour aboutir dans les plus brefs délais, la réponse de la justice devra permettre de mettre hors d'état de nuire au plus tôt les auteurs des violences. Le Parti Radical de Gauche demande enfin que les habitants de la commune de Moirans soit placés sous protection pour les jours à venir." (communiqué)