Benjamin Brière, détenu depuis plus d'un an et demi en Iran, a été condamné à 8 ans de prison pour "espionnage". Le français parcourait le pays en touriste dans un van aménagé. Il a été arrêté pour avoir photographié un parc naturel à l'aide d'un drone. Sa sœur Blandine le soutien autant que possible depuis Saint-Genix-les-Ollières mais la sentence la révolte autant qu'elle l'afflige.
"Cette décision n’est évidemment pas celle que j’espérais, mais on pouvait s’en douter." Blandine Brière, la sœur de Benjamin Brière, exprime d'emblée son désarroi et sa colère. Son frère, détenu depuis plus d'un an et demi en Iran, vient d'être condamné à 8 ans de prison pour "espionnage" par un tribunal révolutionnaire iranien ainsi que 8 mois de prison supplémentaires pour "propagande" contre le régime iranien.
Son avocat, Maître Philippe Valent, dénonce "une mascarade de procès".
Le quai d'Orsay a réagit "Cette condamnation, que rien ne permet d'étayer, est inacceptable" le ministère des affaires étrangères a également précisé que le condamné allait faire appel.
Le jeune homme voyageait en touriste à bord d'un van aménagé quand il a été arrêté pour avoir pris des images d'un parc naturel avec un drone de loisir.
La situation est difficile à vivre pour ses proches, à 5 000 km de de Benjamin.
"La sentence est immonde" Blandine Brière
"Aujourd’hui, ça montre bien que c’est un procès politique, Benjamin est utile aux négociations de l’Iran" affirme Blandine, "Mon frère est un levier politique, sinon il aurait eu la possibilité de se défendre! Le procès aurait été public, on aurait eu des éléments d’enquête, des preuves, là, on a rien et la sentence est énorme, immonde."
Blandine explique qu'elle n'a que peu d'éléments sur le procès.
"Il y avait trois juges puis quatre, je sais que le procès était filmé et que pendant l'audience a été mentionné "échange de prisonniers"".
Pour la sœur de Benjamin, il est essentiel de continuer de se battre pour obtenir la libération de son frère, même si elle reconnait que l'annonce de la décision de justice l'a abattue dans un premier temps. "Lorsque j'ai appris la sentence, j’ai été complètement désemparée, j’étais à terre, je n’ai pas pu parler pendant un bon moment...mais il faut absolument se relever. On doit se battre, on comprend bien que ce n’est pas le bout du tunnel et qu'on est dans un jeu diplomatique qui nous dépasse complètement. C’est ce qui est très dur."
Echange de prisonniers, jeu diplomatique, le cadre de l'affaire fait inexorablement penser à un film, une fiction mais pour Blandine c'est tout ce qu'il y a de plus réel. Au quotidien, l'avenir, le sort de Benjamin ne quitte pas ses pensées.
Une grève de la faim comme seul moyen de protestation
Aujourd'hui, 25 janvier, cela fait un mois que Benjamin a commencé une grève de la faim. Selon sa sœur, il est très affaibli psychologiquement, physiquement. Elle ne l'a pas eu en ligne depuis sa condamnation, l'état d'esprit de son frère la préoccupe.
"Oui, sa seule manière de protester, c’est de se mettre en danger, avec la grève de la faim - la voix de Blandine s'arrête, elle reprend un ton plus bas - Même si je connais sa détermination je suis terrorisée de savoir comment il vit cette nouvelle."
Blandine a lancé une pétition en soutien à Benjamin. Elle a recueillis 52 000 signatures et ne compte pas s'arrêter là. "Ce n’est pas quelque chose que l’on va prendre pour acquis et auquel on va se soumettre. Évidemment c’est quelque chose d’injuste, d'absolument irréaliste mais on continue de se battre."