Par voie de communiqué de Presse, nous apprenons, ce jeudi 15 décembre, qu'une "information judiciaire contre X" venait d'être ouverte par le TGI de Paris. Le collectif des victimes des centres dentaire Dentexia se félicite de cette nouvelle qui va permettre à la justice d'enquêter
Des juges spécialisés mènent l'enquête sur les centres Dentexia
Des juges d'instruction du pôle santé publique à Paris enquêtaient déjà sur les centres dentaires low cost Dentexia, aujourd'hui liquidés, après des plaintes de patients mal soignés ou abandonnés en cours de traitement et qui demandent réparation.Le sujet avait même préoccupé le gouvernement, dont la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait annoncé le déblocage d'une "aide financière" pour les victimes et avait demandé aux agences régionales de santé (ARS) d'adapter l'accueil pour la prise en charge des patients. La ministre avait également saisi l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Une vaste escroquerie
"Des centaines de patients ont été laissés à l'abandon, la plupart en cours de soins, et se sont retrouvés piégés car ils avaient payé par avance leurs travaux dentaires, sur leurs fonds propres ou par le biais de crédits", écrit sur son site internet le Collectif contre Dentexia, qui regroupe quelque 2.200 victimes de ces centres dentaires à bas coût. Plusieurs centres avaient fermé pour des raisons sanitaires. La justice a prononcé en mars la liquidation de l'association Dentexia, dont le siège se trouvait à Aix-en-Provence.Dentexia a été créé par un consultant, Pascal Steichen, sous la forme d'une association. Son concept: salarier les dentistes, les concentrer sur les soins grâce à l'emploi en nombre d'assistantes et rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs.
Une enquête méthodique
L'enquête des juges d'instruction porte à la fois sur les conditions dans lesquelles ce modèle économique s'est effondré et sur les défauts dans les soins. L'information judiciaire a été ouverte pour pratique commerciale trompeuse, tromperie aggravée, exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste, violences suivies de mutilation ou infirmité permanente, blessures involontaires, escroquerie en bande organisée, abus de confiance, banqueroute et blanchiment, a précisé la source judiciaire.Elle porte notamment sur les centres qui étaient ouverts à Paris, Colombes, Lyon, Vaulx-en-Velin et Châlon-sur-Saône.