Une perquisition a été menée mercredi au Sénat dans le cadre de l'enquête visant Michel Mercier pour des soupçons d'emplois fictifs, a-t-on appris vendredi 18 août auprès du Sénat et de source judiciaire, alors que les enquêteurs s'en étaient vu refuser l'accès le 4 août.
Une perquisition a bien eu lieu mercredi, a-t-on indiqué au cabinet du président du Sénat Gérard Larcher, confirmant une information du Parisien, dans le cadre de cette affaire qui a conduit l'ex-garde des Sceaux à renoncer à intégrer le Conseil constitutionnel.
La perquisition a été menée par des policiers de l'Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) et des magistrats du parquet national financier (PNF), selon la source judiciaire. L'entrée du palais du Luxembourg leur avait été une première fois barrée le 4 août. Pour le président du Sénat, la demande du parquet n'avait pas été faite en bonne et due forme. "Cette fois, la demande a été formulée correctement", a-t-on dit au sein de son cabinet.
Outre le bureau de Michel Mercier, les enquêteurs se sont intéressés aux documents de l'Association pour la gestion des assistants de sénateurs. Au moment de son refus, le président du Sénat avait transmis, avait indiqué son entourage, les documents que le PNF lui demandait dans le cadre de son enquête préliminaire pour "détournements de fonds publics".
Cette procédure avait été lancée deux jours plus tôt par le PNF sur la base d'informations du Canard enchaîné accusant le sénateur du Rhône, tout juste nommé au Conseil constitutionnel par M. Larcher, d'avoir recouru à des emplois fictifs au profit de ses filles.
Le 8 août, Michel Mercier, 70 ans, a finalement renoncé à intégrer le Conseil en raison de cette enquête. Le lendemain, ses filles et lui ont été entendues en audition libre dans les locaux de l'Oclciff à Nanterre.
Le cas de Delphine Mercier intéresse principalement les enquêteurs: elle fut l'assistante parlementaire de son père au Sénat à mi-temps, d'août 2012 à avril 2014, alors qu'elle résidait à Londres. Quant à Véronique Mercier, dont la carrière a suivi de près celle de son père de 2003 à 2012, "les enquêteurs n'ont aucun doute qu'elle a effectué un vrai travail", selon une source de l'entourage.
Deux autres cas ont été évoqués lors de l'audition de Michel Mercier, selon son avocat. Celui de son fils, employé au conseil départemental du Rhône - présidé par son père de 1990 à 2013 - et celui de son épouse, devenue sa collaboratrice locale à partir de 1995, au cours des différents mandats d'élus de son mari.