Jeudi 2 mai, les représentants régionaux des agriculteurs ont été reçus par la préfète du Rhône. Trois mois après leur mouvement de colère, les paysans attendent toujours que les promesses qui leur ont été faites soient tenues.
Trois mois tout pile après la grande colère des agriculteurs, les engagements pris par le gouvernement et le président de la République sont-ils tenus ? Ce 2 mai 2024, à Lyon, les représentants locaux des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA rencontraient la préfète du Rhône pour faire le point. Apparemment, toutes les inquiétudes ne sont pas levées.
Des promesses pas toutes tenues
Les agriculteurs qui bloquaient les routes il y a encore quelques semaines, et avaient finalement quitté le bitume après de multiples promesses gouvernementales, attendent toujours de vraies améliorations. "Une des mesures les plus urgentes concerne la rémunération des producteurs, qui devait passer par une refonte totale de la loi Egalim" constate Jocelyn Dubost, président des Jeunes Agriculteurs d'Auvergne Rhône Alpes.
"Mais on voit une volte-face du gouvernement. La ministre chargée de l'agriculture, Agnès Panier-Runacher, semble revenir sur ses promesses et ce n'est pas acceptable pour nous. Quand vous enchaînez les années où vous gagnez très peu, où vous ne pouvez pas vous dégager un salaire, où vous créez un déficit, ça ne peut pas durer éternellement."
Une surcharge administrative toujours insupportable
Des prix de vente toujours en berne, et des compensations financières via la PAC toujours en retard. Les revenus de ces agriculteurs n'ont pas changé, leurs conditions de travail non plus. "Aujourd'hui comme hier, on réclame de la simplification parce que la surcharge administrative est énorme et ça nous prend la tête tous les jours" explique Élise Michallet, présidente de la FDSEA du Rhône. "Nous, on se lève pour soigner nos animaux et faire un beau produit à la fin, et non pour remplir des papiers du matin au soir."
Certains agriculteurs ont le sentiment de s'être fait duper et envisagent de nouvelles mobilisations d'ampleur. "Bien sûr, les promesses étaient là, Gabriel Attal nous les a faites la main sur le cœur et au final, on voit que dans le discours du président de la République il y a un petit doute et ce n'est pas bon" constate Michel Joux, le président de la FRSEA - Auvergne Rhône Alpes. "J'espère que le président de la République n'a pas misé sur notre essoufflement, ce serait une erreur politique de sa part."
Une marche symbolique a d'ailleurs lieu ce vendredi 3 mai à Bourg-en-Bresse. En fin de matinée, les agriculteurs venus pour certains avec leurs tracteurs se sont rassemblés devant la Maison de l’Agriculture avant de mettre le cap sur la Préfecture de l'Ain.