Le secteur du BTP rencontre de nouvelles difficultés. De nombreux chantiers risquent de se retrouver à l'arrêt. Conséquences de 2 ans de pandémie et du conflit en Ukraine, les matières premières se font rares et chères.
Des grues, des engins de terrassement à l'arrêt et des ouvriers au chômage technique, c'est le triste tableau qui se profile dans le secteur du BTP.
Après deux ans de crise sanitaire, ce secteur de l'économie est de nouveau en proie à des difficultés.
Une hausse de 20% des matières premières
Déjà en octobre dernier, les fournisseurs étaient confrontés à une pénurie de matières premières, les prix des matériaux affichent une hausse de 20%.
Les responsables de la filière BTP Auvergne-Rhône-Alpes l'affirment : le conflit en Ukraine accentue cette pression sur les prix et affecte l’ensemble des secteurs de la construction.
A Villeurbanne, dans le Rhône, le président de la fédération BTP Rhône et Métropole de Lyon, Samuel Minot, a tenu à faire le point sur la situation. "On a que le choix d’accepter les tarifs que l’on nous propose. Parce que c’est un marché d’offres et que dans ce marché, dans les files d’attente dans lesquelles on s’est inscrits depuis quelques mois, on n'a pas d’autres solutions que de dire "Amen".
Une solidarité de mise dans la filière
Tous les acteurs du secteur soulignent l'impossibilité d’échapper aux surcoûts de production. Face à une menace d’arrêt de chantier et des fermetures d’entreprise de plus en plus sérieuses, la fédération du bâtiment en appelle à la solidarité de toute la filière.
"Il va falloir trouver ensemble des solutions, des variantes techniques, des manières d’aborder les situations différemment pour essayer de limiter ces surcoûts. Il faut que dans la filière, les entreprises, les distributeurs, les industriels et à l’aval de la filière, les donneurs d’ordres mais aussi les architectes et les bureaux de contrôle fassent des compromis"... détaille Samuel Minot, "c'est important pour qu’on puisse faire perdurer cette filière dans de bonnes conditions."
Les entreprises de carrelage particulièrement touchées
Sur les chantiers en cours, il a fallu maintenir les prix fixés par contrat bien que les coûts des matériaux se sont envolés.
La guerre en Ukraine affecte particulièrement les entreprises de carrelage.
En tant que président de la chambre des carreleurs du Rhône, François Bourdier a vu les difficultés augmenter sur les chantiers. "Il y a des usines qui sont en Italie, et qui ont des problèmes d’approvisionnement pour les argiles car elles se fournissaient en Ukraine. Donc aujourd’hui, il y a des difficultés à faire venir les matériaux." Il poursuit en exposant les alternatives couteuses des entreprises. "Les usines se rabattent sur des fournisseurs allemands, avec des hausses de prix des produit qui se répercutent sur nos prix de chantier."
Les carnets de commandes restent pour l'instant prometteurs mais la hausse des prix de fabrication pourrait remettre en question la réalisation de nombreux projets immobiliers.