Chômage partiel : la révision du dispositif inquiète les entreprises

Le gouvernement vient d' annoncer que les entreprises assumeront 15% du chômage partiel. Le reste à charge sera plus important pour les entreprises. Elles s’inquiètent.

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Loïc Busnel sort du bureau de son comptable. La reprise est lente, trop lente. Il est contraint de prolonger le chômage partiel qui touche 50 de ses 260 salariés. Un dispositif qui prévoit que l’Etat prend en charge à 100% les salaires des employés payés au SMIC, 84% pour les autres dans la limite de 4,5 fois le salaire minimum. Une mesure mise en place au début de la crise du Coronavirus pour soutenir les entreprises et éviter les licenciements.

Comme de nombreux entrepreneurs, le président de la robinetterie industrielle, une ancienne PME implantée à Villette de Vienne, en Isère, s’inquiète. Car début juin, le gouvernement a baissé sa prise en charge des salariés. L’idée est bien de demander aux entreprises de compléter la rémunération de ses collaborateurs à hauteur de 15%.

Si le reste à charge pour l’entreprise est plus grand, c’est inquiétant. Car si les entreprises ne peuvent pas compléter les salaires de leurs collaborateurs, ce sera socialement difficile.


«On va vers une catastrophe» alerte Laurent Fiard, Medef 69

Combler la perte de salaire en puisant sur les fonds propres de l’entreprise si la trésorerie le permet ou assister impuissant à la baisse de rémunération des collaborateurs. Parfois, il n’y a pas d’alternative possible tant les PME sont très justes d’un point de vue financier.  Loïc Busnel espère trouver une solution acceptable dit-il «Le salarié n’est pas une variable d’ajustement. Derrière, il y a des familles qui doivent pouvoir vivre».

Dans la région, 12,6 % des salariés sont concernés par le chômage partiel. Plus de 168.000 dossiers ont été ouverts. Principales entreprises demandeuses, celles qui comptent moins de 50 salariés. Instituer au 1er juin, un chômage partiel dégressif alors que la relance démarre à peine inquiète aussi le Medef. Le syndicat patronal demande une prolongation du dispositif existant sans diminution de prise en charge. «Si on n’accompagne pas suffisamment les entreprises, on sait où cela va nous mener. Vers une catastrophe. Des licenciements en masse».
Laurent Friard, le président du Medef du Rhône, espérait que le gouvernement prolonge le dispositif existant au moins jusqu’à la rentrée, à l’image du délai accordé au secteur du tourisme.


Chômage partiel ou chômage tout court

On comprend la crainte des chefs d’entreprise lorsqu’on connait la structure des PME.  95% des entreprises françaises sont des TPE de moins de 11 salariés. Elles sont environ 300.000 dans notre région : coiffeurs, gérants de pressing, petits commerces, etc… 
«Les TPE qui ne pourront pas aménager des postes pour respecter les mesures de distanciation, vont licencier. Avec ce nouveau dispositif, elles ne tiendront pas» se lamente Matthieu Delacourt, président de la fédération des très petites entreprises dont le siège est à Lyon, 
Les remontées de terrain de ses 3400 membres sont pessimistes. «Les tout petits patrons n’ont pas la trésorerie pour compléter les salaires de leurs employés que l’Etat ne prendra plus en charge». Le risque de mettre la clé sous la porte est grand. Mettre en place la distanciation physique dans les TPE à un coût important. Il est parfois tout simplement impossible. Avec de surcroît, cette aide de l’Etat sur les salaires qui s’amenuise, les petits patrons pourraient jeter l’éponge très rapidement.
 
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