Dans le Rhône, un loup gris, photographié dans une forêt du Beaujolais, fait sensation

Il a rarement eu bonne presse, et pourtant cette dernière en fait sa "une". Déjà, des éleveurs et élus locaux sont inquiets. Un loup gris, dont des traces avaient été repérées, a pu être photographié dans une forêt dans le Beaujolais. Est-ce vraiment un problème ?

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C'est un cliché qui fait sortir le loup du bois. Une photographie qui se mérite. Elle a été obtenue, aprés des semaines de patience et d'observation, par des défenseurs de la nature, qui n'y croyaient plus. Leur atout : un appareil à détection de présence, installé discrètement dans les bois de la Cantinière dans le Beaujolais.  

Ils sont donc les premiers surpris par leur découverte : "Pour éviter la déception, on ne s'attend à rien avant longtemps" sourit Floriane Tanneur de l'association AssoCohab "Parfois, au milieu de beauoup de rien, on a la récompense d'un super cliché, qu'on attendait depuis des mois", explique-t-elle en montrant les multiples photographies prises automatiquement par l'appareil. Parmi toutes ces images... un loup appparaît. 

Les aléas du pistage... Et, chaque fois, l'impatience de découvrir les photos captées en nocturne. Jusqu'au graal, découvert le 10 avril dernier. Une photo exceptionnelle dans le Rhône d'un loup gris. La patience est récompensée. "C'est assez gratifiant et on a sauté de joie"
... Depuis quelques temps, on avait trouvé des indices de présence, comme des empreintes, des poils, et même des crottes. Cette photo a bien confirmé qu'il y avait un loup, ici, dans les monts du Beaujolais" résume Marc Benoit, photographe à l' AssoCohab.

Une bonne surprise d'un côté, une mauvaise nouvelle de l'autre

Animal protégé, le loup est un sujet très clivant. Sa présence divise -parfois très violemment- les défenseurs de la diversité et les éleveurs, qui le considèrent surtout... comme un danger. Déjà, dans le Beaujolais, élus et producteurs ovins s'angoissent de la présence d'un loup, aprés deux attaques recensées.  

"On ne peut être que inquiet par rapport à cette présence-là" explique Vincent Corgier, maire de Chambost-Allières et éleveur. "Pour les troupeaux, cela peut faire vraiment de gros déégâts donc rester très méfiant" explique-t-il. 

Il faut attendre de savoir si l'individu s'est installé sur le secteur ou pas

Florine Bazireau, Office français de la biodiversité

Des inquiètudes compréhensibles... mais peut-être prématurées pour les spécialistes. Sans indice complementaire de présence, les experts estiment en effet que ce loup était probablement simplement de passage, c'est-à-dire en quête d'un nouveau territoire. 

Florie Bazireau animatrice régionale réseau loup-lynx - Office Français de la Biodiversité

"L'hypothèse la plus probable, c'est que ce loup soit un disperseur. Peut-être est-il passé juste une fois, mais qu'il n'est pas installé. Si c'est le cas, les éleveurs n'auront probablement pas d'autres attaques sur leur troupeau. Il faut attendre de savoir si l'individu s'est installé sur le secteur ou pas. Après il existe des moyens de protection pour essayer de protéger les élevages" argumente Florie Bazireau, de l'Office Français de la Biodiversité.

Un plan Loup pour surveiller sa prolifération

Reverra-t-on le loup ici? Ces protecteurs de la faune sauvage vont poursuivre leurs observations pour mieux cerner les habitudes du prédateur.

En attendant d'en savoir plus, il faut rappeler qu'un plan national sur le loup et les activités d'élevage a été mis en action par le gouvernement. Il prévoit de réguler la cohabitation entre l'animal et l'homme dans notre région. Il permet aussi de surveiller sa prolifération éventuelle. 

Le dernier résultat du bilan hivernal, publié en juin dernier, faisait en effet état d'une forte augmentation de la population de loups, atteignant 530 adultes estimés en France contre 430 un an plus tôt. Un chiffre nettement au-delà du seuil de 500 permettant de « résister au risque d'extinction » et qui a entraîné une hausse du nombre d'animaux pouvant être abattus (100 en 2019).

 

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