A 33 ans, Nathalie Ducrot a été poignardée devant son domicile par son ex-compagnon le 8 mai 2022 à Grézieu-la-Varenne dans le Rhône. Un an après les faits, une reconstitution a été organisée par la justice ce vendredi 12 mai.
Nathalie Ducrot a été tuée à coups de couteau devant la porte de son domicile le 8 mai 2022 par son ex-compagnon. Plus d’un an après les faits, une reconstitution était organisée par la justice ce vendredi 12 mai à Grézieu-la-Varenne, dans le Rhône.
Hors caméra, le meurtrier présumé des faits a dû mimer ses gestes devant la juge d’instruction. D'après les avocates des parties civiles, l'ex-compagnon de Nathalie Ducrot s'est montré peu coopératif durant la reconstitution.
Poignardée devant ses enfants
Cela faisait une semaine que Nathalie Ducrot était séparée de son ex-compagnon. Effrayée par son comportement, elle avait décidé de s’installer chez sa mère avec ses quatre enfants. Ce jour-là, elle revenait chercher des affaires à son domicile.
Son ex-compagnon l’attendait et l'a poignardée devant la porte du domicile sous les yeux de trois de leurs enfants, restés dans la voiture. Des voisins ont également été témoins de la scène.
L'altercation a débuté à l'intérieur du domicile. Les enfants de la victime attendent donc beaucoup de cette reconstitution. "Ils veulent que leur papa puisse dire enfin ce dont il se souvient et ce qu'il s'est réellement passé dans l'enceinte de cette maison", explique Maître Bénédicte Del Vecchio-Zinsch
Des mesures de protection pourtant en place
Nathalie Ducrot avait confié à des proches être victime de violences de la part de son ex-compagnon avant qu’il ne commette l'irréparable. Elle avait aussi porté plainte à trois reprises contre lui.
"À troi reprises, il y a eu des mesures d'éloignement, mais ça ne l’empêchait pas de revenir. Il était toujours derrière elle”, déplorait sa sœur Marlène Ducrot lors de la marche blanche organisée en son honneur en octobre 2022. Pour ces faits, l’homme a été condamné à 18 mois de prison et déchu de son autorité parentale.
Il était par ailleurs sous le coup d'une obligation d'éloignement de son ex-compagne. Nathalie bénéficiait aussi d’un téléphone “grave danger”. Il s'agit d'un portable avec une touche dédiée pour permettre aux femmes susceptibles d’être la cible de violences de donner l’alerte 24h/24. Tous ces dispositifs n'ont pas suffi.
"On est sur un dysfonctionnement sociétal et judiciaire. Il y a eu des interventions policière et judiciaire, mais rien n'a été suffisant. Le drame est arrivé alors qu'il était annoncé", dénonce maître Pauline Rongier, l'une des avocates des parties civiles.
L'avocate de l'ex-compagnon de Nathalie Ducrot n'a pas souhaité s'exprimer.
La jeune femme, qui aurait 34 ans cette année, fait partie des 112 victimes de féminicides recensées en 2022 en France.