Mikaël Corcessin-Dervin, ancien chanteur de cabaret, est jugé à partir de ce mardi 24 mai, devant la cour d’assises du Rhône. Le 16 juin 2018, le corps calciné d’Aline Sepret, sa compagne, était découvert dans sa voiture à Taluyers, au sud de Lyon.
Un chanteur de cabaret comparaît ce mardi 24 mai pour assassinat devant la cour d'assises de Lyon, accusé d'avoir drogué et tué sa jeune compagne danseuse, découverte calcinée dans sa voiture le 16 juin 2018 à Taluyers (Rhône), au sud de Lyon.
''Je suis au regret de vous donner raison quant à ma responsabilité dans le décès de ma femme, Aline'', avait écrit Mikaël Corcessin-Dervin, un an après son incarcération. "J'ai poussé violemment Aline, qui a fait une chute par-dessus une chaise dans la cuisine et qui est allée heurter une marche d'escalier", avait-il reconnu dans des aveux adressés au juge qui a instruit le dossier.
Il brûle le corps de sa compagne "pour respecter sa volonté d'être incinérée"
Le chanteur de cabaret de 41 ans comparaît à partir de ce mardi 24 mai devant la Cour d'Assises du Rhône à Lyon. Il est accusé d'avoir assassiné sa compagne, Aline Sepret, danseuse découverte décédée dans sa voiture incendiée, sur un chemin de campagne, à proximité de chez eux à Taluyers.
Dans une de ses déclarations, il avait affirmé avoir brulé le corps de son amie pour respecter sa volonté d'être incinérée, selon l'acte d'accusation. Le chanteur de cabaret avait déclaré que sa compagne était décédée ''dans un accident domestique'' et que, pris de panique, il avait mis le corps dans la voiture avant de le brûler. Une version qui, à l’époque, ne convainc guère les gendarmes qui avaient remarqué des griffures sur le cou et le visage du chanteur.
"Les éléments de l'enquête montrent qu'il l'a étranglée en lui mettant un bout de tissus dans la bouche" explique l'avocat de la famille de la victime Patrick-Victor Uzan. "Et quand elle est morte il a décidé de la brûler" ajoute-t-il. Ce dernier plaiderai la préméditation car selon lui "il faut une capacité criminelle hors-norme, pour une fois la mort donnée poursuivre ce périple jusqu'à brûler le corps et jouer le jeu de grand comédien en appelant les uns et les autres pour dire où est-elle ? "
Une relation complexe
Le couple s’était rencontré en 2013, lors de la répétition d’un spectacle de cabaret. Ils étaient très amoureux selon plusieurs témoignages. En 2014, Aline Sepret découvre que son compagnon Mickaël Corcessin-Dervin entretient plusieurs conversations pornographiques avec d’autres femmes. La relation bat de l'aile, puis le couple finit par se réconcilier.
En 2017, Mickaël Corcessin-Dervin est victime d’un accident de la route qui le prive de ses cordes vocales, son outil de travail. La danseuse décide de monter une troupe pour continuer de travailler. Pendant ce temps, son compagnon restait à la maison.
"Nous attendons beaucoup de ce procès. Mon client n'a plus de souvenir précis et tient des versions différentes" reconnaît Me Damien Legrand, avocat de la défense. "Il explique que le travail qu'il fait avec une psychologue en détention lui permet de se souvenir de ce qui s'est passé. (...) Est-ce une absence totale de souvenir car c'est trop dur de se remémorer ou est-ce une stratégie de défense ? C'est aux experts de le déterminer" commente Me Legrand à l'ouverture du procès.
Les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Lyon ont retrouvé une substance médicamenteuse sédative dans le siphon de l'évier, correspondant aux analyses du corps de la victime. La possibilité d'une préméditation est donc envisagée. L'accusé aurait pu endormir sa compagne pour la tuer en brûlant le corps. "Les analyses toxicologiques réalisées sur la victime ont établi la présence d'Amitriptyline, molécule de nature à altérer la vigilance et les mécanismes réflexe, et ce d'autant lorsqu'elle est associée à une consommation d'alcool et consommée par une personne non habituée", indique l'ordonnance de renvoi selon l'AFP.
Le verdit de la cour d'assises du Rhône est attendu vendredi 27 mai.