Les chauffeurs de Megabus sont en grève, ce vendredi 18 novembre, à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-Unsa. Ils dénoncent le plan social annoncé en début de semaine par l'autocariste. Les 115 salariés de la plateforme de St- Jean- d'Ardières (Rhône) devraient être licenciés.
Manifestation à Paris
Tôt ce vendredi matin les salariés étaient en route pour la capitale avec la ferme intention de se faire entendre. Ils manifesteront ce matin devant Bercy. Les chauffeurs avaient, initialement, prévus une opération escargot à l'aube sur le périphérique parisien mais, à 6h00, seuls trois autocars ont réussi à sortir du dépôt de bus pour rouler sur le périphérique.Une vingtaine de chauffeurs présents, étaient contraints de rester à quai, leurs clefs ayant été "cachées" pour qu'ils ne sortent pas. Par ailleurs, un car avait été garé en travers de la sortie. Les chauffeurs grévistes ont choisi de ne pas forcé le passage: "on n'est pas là pour abîmer le matériel, on est des professionnels de la route, pas des voyous. Derrière il y a des familles, des enfants, on se bat surtout pour eux", explique Rachid Tamar, un conducteur venu de Lyon. Il y a un an, "ils nous ont démarché", "vendu du rêve". "On a tous quitté des CDI, certains ont déménagé, acheté des maisons à crédit, pour aujourd'hui "nous dire: Merci, au revoir", poursuit-il.
Un rassemblement est prévu à 11H ce vendredi, devant le ministère de l'Economie, où une délégation doit être reçue par des représentants de Bercy, du ministère duTravail et des Transports.
Des négociations au point mort
Cette grève a été lancée par une intersyndicale CGT-CFDT-Unsa jeudi 17 novembre, au lendemain d'une rencontre infructueuse avec la direction."Les négociations sont au point mort", l'autocariste "ne propose que 2.000 euros" d'indemnités de licenciement supralégales , insuffisant au regard du "préjudice subi" pour Natasha Pinçon, représentante du personnel.
"Nous sommes pleinement conscients que nos collaborateurs traversent une période d'incertitude quant à leur devenir", a répondu la direction de Megabus dans une déclaration écrite. Le mouvement de grève, a-t-elle ajouté, "n'est pas dans l'intérêt des salariés, et nous craignons qu'il ne compromette les efforts que nous déployons dans la recherche de la meilleure solution possible".
Lancée dans le sillage de la libéralisation du marché, la compagnie, qui compte 34 autocars et 175 salariés, cessera prochainement ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus.
Il s'agit là des premiers licenciements collectifs sur le tout jeune marché des cars longue distance, ouvert à la concurrence en août 2015 par la loi Macron. Selon le syndicat SNTL-Unsa et la CGT-Transports, l'entreprise Megabus France, propriété du groupe britannique Stagecoach, est la première illustration des "effets de la loi Macron" , un "miroir aux alouettes"
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