Les salariés du leader européen de la biologie manifestent ce jeudi 24 mars leur mécontentement. Ils demandent une hausse générale des salaires au vu des bénéfices accumulés par l’entreprise grâce à la crise du Covid-19.
« Il est 10h et la direction continue de faire la sourde oreille » déplore Corinne Chazal, déléguée centrale CGT. Comme une centaine de ses collègues, cette salariée du laboratoire Eurofins Biomnis de Gerland manifeste son mécontentement ce jeudi 24 mars. Une grève est organisée depuis hier à l'initiative de la CGT et CFDT.
En blouse blanche avec une banderole «Biomnis, laboratoire de biologie spécialisée en grève» à la main, les salariés réunis reprochent à l’entreprise de ne pas redistribuer les bénéfices accumulés pendant la crise sanitaire. En 2021 déjà, les techniciens du laboratoire s'étaient mobilisés pour les mêmes raisons.
«Selon les dires de la direction, l’année 2021 a été marquée par des résultats exceptionnels» insiste Corinne Chazal. Pour la déléguée CGT une «reconnaissance collective des salariés investis depuis le début de la crise sanitaire» s’impose pour ceux qui ont enchaîné les heures supplémentaires.
Augmenter les salaires de 3%
En grève depuis hier, les représentants syndicaux de Lyon ont pu échanger avec la direction. S’ils ont accepté d’abandonner plusieurs revendications comme la revalorisation des départs à la retraite, ils restent intransigeants sur une augmentation générale de 3% des salaires.
Ce jeudi 23 mars, les salariés ont réitéré leur demande de négociation avec la direction sans réponse pour le moment.
Echec des négociations
La direction propose une hausse générale des salaires de 1,6% et une hausse individuelle de 1,2%. Elle considère que «si l’augmentation générale est égalitaire, elle n’est pas pour autant équitable, dès lors qu’elle est distribuée à tous à l’identique, sans distinction de la performance ou de l’implication individuelle».
Au total, cette augmentation de 2,8% «se situe largement au-delà de ce qui a été proposé les années précédentes» précise la direction. Pas de quoi satisfaire les salariés qui s’estiment «méprisés et oubliés».
« Les laboratoires de villes ne vont pas être contents et par ricochet les particuliers aussi »
«Les labos sont désertés et les analyses ne sont pas faites Conséquences, les laboratoires de villes ne vont pas être contents et par ricochet les particuliers aussi» témoigne la salariée de l'entreprise dont les clients sont exclusivement d'autres laboratoires. D’autant plus que les salariés de l’autre site de l’entreprise basé à Paris ont suivi le mouvement de grève.
Sans l'augmentation collective des salaires demandée, les salariés continueront de poursuivre le mouvement de grève.