Leurs casiers fermiers pillés pour la huitième fois : des agriculteurs du Rhône dépités, " c’est moralement épuisant "

Pour la huitième fois depuis son lancement, le système de casiers en libre service automatique de produits fermiers a été saccagé et pillé à Saint-Romain-de-Popay, dans le Rhône. Les agriculteurs à l'origine de cette formule sont à deux doigts de jeter l'éponge.

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« On a déjà des métiers compliqués, encore plus avec avec les aléas climatiques, alors ça, on en a pas besoin ! » Désabusés, découragés même, les trois agriculteurs qui alimentent le casier de vente en libre-service de produits de la ferme à Saint-Romain-de-Popey, à une quinzaine de kilomètres au nord de Lyon.

Leur distributeur, "le Cabacourt ", tel qu’ils l’ont intitulé, a été vandalisé pour la huitième fois en 18 mois. De quoi sacrément ficher le bourdon.

Un distributeur utile dans la commune

Lorsqu’ils se lancent dans leur projet début 2021, Vincent Giroud et ses deux collègues ont bien-sûr en tête leurs commerces, « un peu de beurre dans les épinards. » Ces ventes en direct aux consommateurs ne représentent guère plus que 5 à 10 % de leur chiffres d’affaires. Mais surtout, ils voient leur vente en distributeur H24 comme un service pour ceux qui ont du mal à se déplacer ou ceux qui travaillent avec des horaires atypiques. Des personnes âgées du village et des alentours les ont d’ailleurs remerciés pour leur initiative bienvenue en zone rurbaine. D’autant que si Saint-Romaine -de-Popey compte une boulangerie, rien du côté épicerie. C’est donc tout naturellement que les trois amis se décident à proposer fruits et légumes frais, volailles, fromage et jus de fruits. Et ça fonctionne ! Les casiers doivent très régulièrement être réapprovisionnés, preuve que la demande est bien là.

Casiers éventrés, moral en baisse

Mais avec cet énième cambriolage qui tourne au cauchemar, le moral se casse un petit peu la figure. 

A chaque fois, trois hommes pénètrent à l‘arrière des casiers et hachurent à coup de pied de biche les portillons qui donnent accès aux victuailles. Ils les vident et fracassent ce qui tombe sous leurs outils. Un déferlement qui laisse une note très amère aux agriculteurs de plus en plus découragés. D’autant qu’ils ont le sentiment, à regarder les vidéos, qu’il s’agit des mêmes personnes, trois hommes de la même corpulence, habillés dans le même style vestimentaire d’une fois sur l’autre. « Et toujours rien qui avance côté enquête de gendarmerie », ne comprend pas Vincent Giroud qui s’évertue à garder un peu d’espoir.

Horaires réduits par dépit

« Car sans espoir, tout cela, on ne le ferait pas. Mais il y a des moments l’espoir, pschhh », dit-il avec une petit rire qui en dit long… Devanture enfoncée, machine hors service, les bruits des perforateurs et des réparations ont remplacé la voix féminine de l’automate. Et les trois exploitants ont décidé de renoncer aux horaires étendus.

Une fois qu’elle sera remise en état, la vaste armoire ne sera plus accessible de 22 h à 6 h du matin. Mais ces réparations à répétition coutent cher. Elles mangent une bonne partie des bénéfices.

« Entre le temps qu’on y passe et les dégradations, c’est moralement épuisant », confient-ils. En 2021, ils avaient investi 80 000 euros dans leur Cabacourt. « Caba » comme le panier de commissions, « court » comme le circuit entre le producteur et le consommateur. Une belle aventure gagnante pour le territoire que les vandales pourraient bien mettre à mal si ces effractions se prolongeaient.  

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