Epuisé, éreinté, le personnel de la clinique du Val d’Ouest est entré en grève ce matin, le 09 décembre, et pour une durée indéterminée. Les revendications portent sur les conditions de travail et sur la rémunération.
Epuisé, éreinté, le personnel de la clinique du Val d’Ouest est entré en grève ce matin, le 09 décembre, pour une durée indéterminée. Les revendications portent sur les conditions de travail et sur la rémunération. Soignants, infirmiers, brancardiers et même administratifs. Ils sont tous mobilisés, à la clinique du Val d’Ouest, à Ecully, ce matin. Un ras-le-bol généralisé à cause des conditions de travail dégradées.
Un combat au quotidien
Les syndicats dénoncent un mal-être psychologique et une fatigue chronique du personnel. Les burn-out, dépressions et même démissions sont, selon eux, de plus en plus nombreux au sein de l’équipe de la clinique du Val d’Ouest. Une référente harcèlement a même été désignée après la période de confinement, et « elle voit de plus en plus de gens qui vont mal, les arrêts maladie sont de plus en plus longs, et les personnes ne sont pas remplacées », assure Thierry Monichon, délégué syndical CGT. De nombreux départs affectent aussi les services. Le syndicat annonce trois nouvelles démissions pour le début d’année, là encore, des postes non remplacés. Les raisons de ce malaise ? Le manque de recrutement, donc et surtout, « la nouvelle arme » de la direction : la polyvalence. « L’idée, c’est de trouver quelqu’un dans un autre service pour remplacer un absent », explique Thierry Monichon. Basée au départ sur le volontariat, cette politique serait devenue la norme.
On va avoir un infirmier en chirurgie qui peut se retrouver en néo-nat, alors qu’il n’est pas du tout formé. On utilise la polyvalence pour boucher les trous et éviter de recruter mais c’est dangereux pour les patients,
ajoute le délégué syndical.
« On est à bout, on n’en peut plus, ça fait un moment que ça tire, mais là, on n’en peut plus », souffle une infirmière gréviste. Et d’ajouter : « Depuis le Covid, on a donné le maximum de nous, et on a besoin de soutien, pas forcément d’argent, mais de considération ».
Un manque de reconnaissance
Car les syndicats regrettent justement l’ingratitude de la direction, après la forte mobilisation du personnel pendant l’épidémie de Covid-19. Entre mars et décembre 2020, les salariés ont fait beaucoup de concessions, notamment sur leurs congés, et ils ont même accepté de signer un accord collectif peu avantageux pour permettre à la direction de sauver la clinique de la faillite.
Leur seul témoignage de reconnaissance ? Une prime de 2,5 à 4 euros… On se moque de nous…
déplore Thierry Monichon.
La direction, elle, regrette la situation mais l’impute à un manque de personnel, au niveau national. « Nous sommes amenés à solliciter fréquemment notre personnel pour remplacer leurs collègues et ils sont maintenant fatigués, c’est une situation qui rend complexe la qualité de vie au travail et la vie de famille et nous le comprenons, nous espérons trouver un accord pour retrouver de la sérénité », explique le directeur de la clinique, assurant que les effectifs sont « adaptés à la clinique ».
Des opérations déprogrammées
Sur 200 salariés de l’équipe jour, 150 étaient mobilisés ce matin. Dans certains services, comme le bloc ou la chirurgie, le taux de mobilisation peut aller jusqu’à 98%.
En conséquence, 120 opérations ont été déprogrammées aujourd’hui. « La majorité des patients ont été compréhensifs, mais d’autres ont été surpris, et surtout déçus que leur bloc n’ait pas eu lieu aujourd’hui » avoue une autre infirmière mobilisée ce matin.
Epuisé, éreinté, le personnel de la clinique du Val d’Ouest est entré en grève ce matin, le 09 décembre, pour une durée indéterminée. Les revendications portent sur les conditions de travail et sur la rémunération. Soignants, infirmiers, brancardiers et même administratifs. Ils sont tous mobilisés, à la clinique du Val d’Ouest, à Ecully, ce matin. Un ras-le-bol généralisé à cause des conditions de travail dégradées.
Un combat au quotidien
Les syndicats dénoncent un mal-être psychologique et une fatigue chronique du personnel. Les burn-out, dépressions et même démissions sont, selon eux, de plus en plus nombreux au sein de l’équipe de la clinique du Val d’Ouest. Une référente harcèlement a même été désignée après la période de confinement, et « elle voit de plus en plus de gens qui vont mal, les arrêts maladie sont de plus en plus longs, et les personnes ne sont pas remplacées », assure Thierry Monichon, délégué syndical CGT. De nombreux départs affectent aussi les services. Le syndicat annonce trois nouvelles démissions pour le début d’année, là encore, des postes non remplacés. Les raisons de ce malaise ? Le manque de recrutement, donc et surtout, « la nouvelle arme » de la direction : la polyvalence. « L’idée, c’est de trouver quelqu’un dans un autre service pour remplacer un absent », explique Thierry Monichon. Basée au départ sur le volontariat, cette politique serait devenue la norme.
On va avoir un infirmier en chirurgie qui peut se retrouver en néo-nat, alors qu’il n’est pas du tout formé. On utilise la polyvalence pour boucher les trous et éviter de recruter mais c’est dangereux pour les patients,
ajoute le délégué syndical.
« On est à bout, on n’en peut plus, ça fait un moment que ça tire, mais là, on n’en peut plus », souffle une infirmière gréviste. Et d’ajouter : « Depuis le Covid, on a donné le maximum de nous, et on a besoin de soutien, pas forcément d’argent, mais de considération ».
Un manque de reconnaissance
Car les syndicats regrettent justement l’ingratitude de la direction, après la forte mobilisation du personnel pendant l’épidémie de Covid-19. Entre mars et décembre 2020, les salariés ont fait beaucoup de concessions, notamment sur leurs congés, et ils ont même accepté de signer un accord collectif peu avantageux pour permettre à la direction de sauver la clinique de la faillite.
Leur seul témoignage de reconnaissance ? Une prime de 2,5 à 4 euros… On se moque de nous…
déplore Thierry Monichon.
La direction, elle, regrette la situation mais l’impute à un manque de personnel, au niveau national. « Nous sommes amenés à solliciter fréquemment notre personnel pour remplacer leurs collègues et ils sont maintenant fatigués, c’est une situation qui rend complexe la qualité de vie au travail et la vie de famille et nous le comprenons, nous espérons trouver un accord pour retrouver de la sérénité », explique le directeur de la clinique, assurant que les effectifs sont « adaptés à la clinique ».
Des opérations déprogrammées
Sur 200 salariés de l’équipe jour, 150 étaient mobilisés ce matin. Dans certains services, comme le bloc ou la chirurgie, le taux de mobilisation peut aller jusqu’à 98%.
En conséquence, 120 opérations ont été déprogrammées aujourd’hui. « La majorité des patients ont été compréhensifs, mais d’autres ont été surpris, et surtout déçus que leur bloc n’ait pas eu lieu aujourd’hui » avoue une autre infirmière mobilisée ce matin.
« La majorité des patients ont été compréhensifs, mais d’autres ont été surpris, et surtout déçus que leur bloc n’ait pas eu lieu aujourd’hui » avoue une autre infirmière mobilisée ce matin. « C’est un extrême mais c’est nécessaire vu ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde de la santé, et pas seulement à Lyon, mais dans toute la France. C’est pour les patients que l’on se bat ».
La plupart des patients ont été prévenus hier soir, mais certains l’ont appris ce matin, en arrivant à la clinique. C’est le cas de Ludovic Laguillier qui venait pour une opération du cancer de la prostate. « Je me suis senti jeté comme un kleenex, je devais être opéré d’un cancer, on me prépare à 6h30, et puis plus rien… ». Choqué, même s’il comprend les motivations du personnel, il ajoute « ce sont des mois et des mois de stress, se retrouver mêlé à un conflit qui ne nous concerne pas, c’est énervant, c’est inacceptable et c’est humiliant ».
L'intersyndicale affirme vouloir reconduire le mouvement de grève jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé avec la Direction.