Les réactions continuent d'affluer après la mort de Samuel Paty en même temps que 15 000 personnes sont rassemblées place Bellecour en hommage à l'enseignant sauvagement décapité. Où l'émotion et la douleur rejoignent la colère froide.
Les élus écologistes de la ville de Lyon condamnent avec la plus grande fermeté l'attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty, l'enseignant sauvagement tué pour avoir présenté des unes du journal Charlie Hebdo consacrées aux religions et à Mahomet. "Ce professeur a été attaqué par des islamistes radicaux parce qu’il faisait son travail. Le travail de celles et ceux qui cultivent l’esprit critique, l'égalité, le vivre ensemble pour nos générations futures. Ces valeurs sont constitutives de notre démocratie, laïque, garante de la cohésion sociale. Vendredi 16 octobre 2020, c’est l’école de la République qui a été touchée de plein fouet par la barbarie fanatique," écrivent-ils dans un communiqué.
De son côté, L'association Regards de femmes dénonce une situation inacceptable, celle qui consiste à laisser des extrémistes plus ou moins affirmés laisser libre cours à leur violence, sans que personne ou presque ne réagisse. "Samuel Paty a été décapité parce qu’il avait exposé à ses élèves, citoyennes et citoyens en devenir, la liberté d’expression et la liberté de la presse, en vigueur dans les lois françaises, résume Michèle Vianès, sa présidente. [Cette] décapitation d’un enseignant [intervient] à la suite de plaintes de parents islamistes et de représentants de groupes islamistes, relayés sur les réseaux sociaux, indiquant le nom et le lieu d’exercice du professeur !"
Ni oubli, ni pardon !, clame l'association Regards de femmes
L'association Regards de femmes se dit plus que jamais déterminée à affirmer le principe de laïcité, le droit à la critique des opinions, y compris religieuses, et à combattre tous les obscurantismes.
Elle cite le poème du Pasteur Martin Niemölier, mort à Dachau en 1942 :
« Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher,
il ne restait personne pour dire quelque chose. »