Un champignon est à l'origine de l'abattage de plus de 100 tilleuls argentés âgés d'une soixantaine d'années dans le parc de Parilly aux portes de la métropole lyonnaise. Un champignon invisible à l'œil nu détruit les racines en profondeur fragilisant de fait l'arbre lui-même. Il se développe à cause au dérèglement climatique. Les replantations seront menées avec une plus grande diversité des espèces afin de favoriser la biodiversité
Ils mesurent plus de 20 mètres de hauteur, sont âgés d'une soixantaine d'années, et bordaient l'allée Charretière du parc de Parilly de Bron. Connus et appréciés des habitués, ils formaient un alignement ombragé propice à la promenade. Une allée, l'une des plus fréquentée du parc par des centaines d'élèves des écoles voisines, des promeneurs, des joggeurs… Mais il faudra s'en passer ! Ce matin (4 juillet 2022), la tronçonneuse est entrée en action.
118 des 126 tilleuls argentés de cette allée, seront progressivement abattus, en deux semaines, afin d'assurer la sécurité des visiteurs. Le champignon qui dévore les racines est invisible : il se développe en toute intimité. "Il ronge les racines sans que cela puisse se voir, si vous prenez un tronc, vous ne verrez même pas les dégâts" indique Pierre Athanaz, Vice-Président -EELV- Métropole de Lyon. Mais les faits sont là : la souche devenue fragile risque de faire tomber l'arbre au moindre coup de vent.
En 4 ans, 10% du parc arboré est tombé ou a été abattu.
Ce champignon s'attaque aux racines en profondeur sur une trentaine de centimètres, il est donc difficile de détecter sa présence, il ne sort pas, n'est pas visible à l'œil nu : mais il fragilise l'arbre.
Pierre Athamaze, Vice-Président (EELV)de la métropole chargé de l'environnement
Face à ces pertes, la métropole lyonnaise anticipe : une centaine d'agents des parcs et jardins sont en veille et réfléchissent aux replantations. Entre 12 et 15 espèces différentes seront replantées dans ce secteur, soit 2 à 3 000 végétaux par an. L'idée étant de diversifier les espèces.
Il s'agit de repenser les plantations avec l'idée d'un alignement d'une grande diversité, composé d'arbres, d'arbustes qui seraient plus favorable à la biodiversité
Julie Dussert, Responsable parcs et jardins de la métropole de Lyon
Le champignon responsable de cette hécatombe trouverait le moyen de se développer dans les racines à cause des canicules à répétition et des dérèglements climatiques constatés ces dernières années. Avec des troncs et des racines desséchés, les parasites ont plus de facilités pour entrer dans les organismes vivants.
La stratégie de replantation passe par la diversité des espèces et la végétalisation des sols. Les dérèglements climatiques observés ces dernières années n'inspirent pas la confiance : orages, grêle, canicule, vents violents… Les temps sont durs pour les agents des collectivités en charge des espaces verts.