Quelque 160 jeunes migrants, actuellement à la rue, seront hébergés en 2025 dans un bâtiment mis à disposition par un bailleur social, annonce mercredi la ville de Lyon qui gèrera ce lieu d'accueil.
Ces jeunes mineurs isolés, qui campent dans le square du Béguin, dans le 7ᵉ arrondissement, depuis janvier, seront accueillis dans un bâtiment inoccupé appartenant à Axentia. Cette entreprise sociale est spécialisée notamment dans le logement de personnes âgées ou porteuses de handicap. Ces jeunes migrants "en recours de minorité" devront quitter les lieux en octobre 2025, quand commenceront des travaux dans le cadre d'un projet immobilier, annonce la mairie écologiste dans un communiqué.
"Le bâtiment, en très bon état, a une capacité d’accueil de 160 personnes. La municipalité gérera le lieu d'accueil et de mise à l'abri en régie directe via son Centre communal d’action sociale (CCAS)", précise la municipalité. Le bâtiment qui les accueillera se situe dans le 7ᵉ arrondissement.
Un exemple à suivre
Ce jeudi après-midi, le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse "a salué cette mise à l'abri bientôt assurée par la mairie de Lyon et Axentia en réponse à la détresse des mineurs en recours du square du Béguin". Le collectif évoque "une louable mise à l'abri opérée par la mairie de Lyon."
"Les 160 jeunes pris en charge pourront enfin poursuivre leur scolarité et leur procédure de recours dans des conditions dignes", souligne le collectif.
Pour le collectif lyonnais, cette initiative est un exemple à suivre. "Nous demandons aux institutions responsables de s'inspirer dès à présent de l'exemple donné par la Ville de Lyon pour que la présomption de minorité soit enfin respectée et qu'aucun-e mineur-e isolé-e ne se trouve abandonné-e à la rue en 2025", indique-t-il dans son communiqué.
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Nuits d'hôtel
La mairie de Lyon a par ailleurs annoncé qu'elle prendra en charge, comme l'an dernier, les nuits d'hôtel pendant les vacances de Noël de 72 personnes, dont 47 enfants sans abri, actuellement hébergées dans des écoles. Ces familles devant quitter les écoles durant les congés scolaires. Le coût de cette mesure est estimé à 35 000 euros.
La mairie a également autorisé 76 personnes hébergées depuis novembre dans les locaux de l'ancienne école Gilibert à y rester jusqu’au printemps. Ils devaient initialement libérer ce bâtiment du 2ᵉ arrondissement mi-décembre.
La mairie rappelle que le budget alloué à l'hébergement d'urgence est passé de 70 000 à 2,4 millions d'euros depuis l'élection de Grégory Doucet à sa tête en 2021.
Avec l’ouverture à venir du centre d’hébergement transitoire, ce sont au total près de 800 places d'hébergement d'urgence qui sont mises à disposition par la Ville de Lyon en pleine trêve hivernale, d'après la municipalité.
Tensions
Comme dans d'autres grandes villes, la question des migrants sans-abri et des squats créent régulièrement des tensions dans la métropole de Lyon. Début décembre, après un incendie dans un bâtiment squatté qui a fait un mort, l'opposition de droite avait ainsi reproché à Grégory Doucet de ne pas avoir réclamé l'expulsion des 80 personnes qui occupaient l'immeuble, propriété de la ville.
En janvier 2024, 170 jeunes migrants en recours avaient occupé le Square Sainte-Marie-Perrin, dans le 3ᵉ arrondissement de Lyon.