Tatiana a embarqué à Cracovie, en Pologne, à bord de l'avion humanitaire affrété par la Métropole de Lyon. L'avion devait permettre aux femmes enceintes d'accoucher en toute sécurité. Son petit garçon vient de naitre, entouré de ses frères ainés mais loin de son papa resté en Ukraine.
Au milieu d'une guerre qui fait rage dans son pays, Tatiana vient de donner le jour à son petit dernier.
Un beau bébé de 3,590 kg en pleine santé. Emmailloté, coiffé, rassasié, le bébé dort confortablement installé dans les bras de sa maman.
Fuir les bombardements
Ce petit ukrainien est né à Lyon, un mois jour pour jour, après l'arrivée de sa mère en France.
Tatiana et ses deux fils ainés avaient embarqué depuis la Pologne dans un avion humanitaire envoyé par la métropole du Grand Lyon.
Originaire de Zhytomyr, à 140 km de Kiev, Tatiana a du fuir. La maternité de Zhytomyr a été détruite par les bombardements russes. Elle a été prise en charge par les équipes médicales de la clinique privée Natecia.
Tradition orthodoxe
Le visage du bébé reste secret. Il n'est dévoilé qu'à peu de personnes. "C’est la tradition ukrainienne orthodoxe, explique Tatiana, tant que le bébé n’a pas été baptisé à l’église, nous ne devons pas montrer son visage à un grand nombre de gens."
Son prénom n'a pas encore été choisi. Son père souhaiterait le prénommer Ivan, un des saints du jour de sa naissance mais le choix n’est pas encore arrêté.
« J’aime bien Artem précise Tatiana, mais nous n’avons pas encore choisi, pour l’instant on sait pas ».
Hâte de retrouver le papa
L'équipe social de la maternité a procuré un landau et des vêtements pour vêtir le petit bonhomme durant ses premières semaines.
Malgré sa joie d'être de nouveau maman et toute la bienveillance et les soins des équipes autour d'elle, Tatiana n'a qu'un regret : être loin de son époux. Un manque partagé par son fils cadet « Mon plus jeune fils, il me demande tout le temps, -"Quand est-ce que nous repartirons chez nous voir papa". Il attend tous les matins de voir son père et sa maison.»
Tatiana redoute que le temps nécessaire avant de rentrer avec ses 3 fils, en toute sécurité, soit long. Impossible pour le moment de donner une date à ses garçons.
Après quelques jours dans l’appartement familial de la clinique, Tatiana et ses trois fils retourneront dans la maison qu’ils occupent à Villeurbanne.