Après 8 mois d'expérimentation dans le 7e arrondissement de Lyon, le dispositif "Angela" va être étendu à tous les commerces volontaires de la ville. Les enseignes participantes sont identifiées comme des "refuges" potentiels en cas de harcèlement.
Angela. Un simple prénom sur un autocollant, mais un message de soutien aux victimes de harcèlement de rue. Après 8 mois d'expérimentation dans le 7e arrondissement, le dispositif "Angela" va être étendu à tous les commerces volontaires de la ville de Lyon. Les enseignes participantes sont identifiées comme des "refuges" potentiels en cas de harcèlement de rue.
Un "refuge" théorique
Visuellement, le dispositif se décline en un autocollant arborant le prénom "Angela", apposé sur la vitrine des commerces participants. Un bar siglé "Angela" se signale comme étant engagé contre le harcèlement de rue. Le principe est simple : toute personne se sentant menacée peut entrer dans un de ces commerces, et utiliser le mot de passe "Angela" pour y être prise en charge et protégée. Importé d'Angleterre, le concept a été introduit à Lyon, dans le 7e arrondissement, durant l'été 2022. Depuis, aucun cas d'utilisation du fameux code "Angela" n'a été rapporté, mais l'objectif principal n'est sûrement pas là. Il s'agit surtout de sensibiliser le public à ces questions.
"C'est qui Angela ?"
A l'Okara Café, deux jeunes femmes sont aux commandes. Elles ont reçu leur autocollant "Angela" il y a quelques mois, et se félicitent des discussions qu'il suscite : "à chaque fois on nous demande, c'est quoi, c'est qui Angela ? On sensibilise beaucoup, avec ce petit macaron et les flyers", constate Emilie Xhaard, co-gérante du café. Depuis l’été dernier, une cinquantaine de commerces du 7e arrondissement participe au dispositif. Ils ont tous suivi une formation dispensée par le centre d’information sur le droit des femmes et des familles. Ils savent désormais comment identifier une situation de harcèlement, et prendre en charge une victime.
Elargi dans toute la ville
C'est la mairie du 7e arrondissement de Lyon qui porte le projet depuis le début. Pour l'élue écologiste Fanny Dubot, l'expérience est un succès : “ça aide à se sentir plus en sécurité. J’ai déjà vu des parents me dire : "on a regardé sur le chemin du collège de notre fille où elle pourrait aller si elle ne se sentait pas bien !" Donc sans même avoir des cas, je trouve que ça a déjà des effets positifs dans l'arrondissement," se satisfait-elle. Jusqu’ici seuls les commerces du 7e arrondissement connaissaient Angela. A la demande du maire de Lyon, Grégory Doucet, le dispositif Angela va être bientôt être élargi à toute la ville. 25 nouvelles sessions de formations sont prévues dans les prochains mois.
Policiers formés
La ville de Lyon a par ailleurs mis en place une formation pour aider ses policiers municipaux à mieux accueillir et accompagner les femmes victimes de violences conjugales. Après deux jours de formation, les policiers savent mieux identifier et gérer les situations de harcèlement ou d'emprise. Trois personnes ont été recrutées pour former les agents. Près de 150 policiers municipaux ont été formés. À terme, l'ensemble des effectifs de la police municipale lyonnaise recevra cette formation. Enfin, la ville de Lyon dispose de cinq lieux d'hébergement à disposition de l'association Le Mas, dont la localisation est tenue secrète, pour accueillir les victimes de violences conjugales.
