La ville de Lyon annonce le passage à 50% d'alimentation bio et locale dans les cantines scolaires dès septembre 2022.
Toujours plus bio et plus local. La mairie de Lyon a annoncé, mardi 1er mars, ses objectifs en matière de restauration scolaire : dès la rentrée de septembre prochain, elle vise, entre autres, au moins 50% d’alimentation bio et 50% issue d’exploitations locales.
Vers le tout bio
L’objectif est déjà ambitieux, mais il ne s’agit que d’une étape pour aller encore plus loin. La mairie affiche son intention de passer au minimum à 75% d’alimentation issue de l’agriculture biologique d’ici 2026, et vise un objectif de 100% bio dès que possible. Les enfants qui le souhaitent pourront toujours manger de la viande, une fois par semaine. Elle devra elle aussi être bio ou label rouge, et à 90% locale. Enfin, du poisson issu de pêche responsable sera aussi proposé, .
Menus 100% végétariens
La cuisine végétale sera également mise en avant. Dès septembre prochain, les familles qui le souhaitent pourront opter pour le menu «jeune pousse», qui sera 100% végétarien. Il privilégiera le recours à des denrées de types céréales ou légumineuses, et garantira un apport en protéines qui répond aux besoins nutritionnels des enfants. Dans tous les cas, les légumes devront être de saison. Ceux qui ne souhaitent pas suivre un régime entièrement végétarien opteront pour le menu «petit bouchon», qui proposera néanmoins 2 menus végétariens par semaine.
Pas plus cher pour les familles
Cette nouvelle offre ne coûtera pas plus cher aux familles que le régime actuel, car la ville paiera la différence. Elle a déjà investi 4 millions d’euros pour adapter les équipements de la cuisine centrale à ses nouveaux objectifs. Car l’idée est aussi de réaliser plus de plats «faits maisons», avec des produits directement issus des producteurs. Le surcoût lié à la qualité Bio des produits et des élevages sera également assumé par la ville de Lyon, à hauteur de 4 autres millions d’euros à débourser sur 4 ans. Le maire de Lyon, Gregory Doucet, assume «un effort» sur le budget de fonctionnement, «considérant que la santé de nos enfants et de la planète vaut la peine de réaliser cet investissement».
Un marqueur vert
Un an après une vive polémique sur les plats uniques et sans viande, que la mairie mettait en place dans ses cantines en temps de crise sanitaire, le sujet de la restauration scolaire reste un grand marqueur de la politique de Gregory Doucet. Mais ses nouvelles propositions pour la suite semblent cette fois obtenir un large consensus. Les fédérations de parents d’élève approuvent le choix du Bio, et sont rassurées de la stabilité des prix, alors que le coût de la pause méridienne des primaires et maternelles est déjà considéré comme élevé par la FCPE.
Le maire veille aussi à associer les exploitants agricoles, alors que des éleveurs locaux avaient participé aux manifestations contre le retrait de la viande de ses menus en février 2021. Cette fois, Gregory Doucet insiste sur l’écoute des représentants du secteur agricole : «on a annoncé la couleur dès le début, on a dit qu'il y aurait plus de bio, (...) etqu'on augmenterait la part du local, on le fait. On ne le décrète pas, on le fait avec la filière et en particulier avec les acteurs de la filière agricole».
Reste à savoir si les exploitations locales seront suffisamment nombreuses à passer au bio suffisamment rapidement pour atteindre les ambitions affichées par la ville, alors que seulement 6% des exploitations de la métropole lyonnaise sont actuellement converties à l’agriculture biologique, et que la transition demande au moins 3 années à une exploitation.