Le père Bernard Preynat, à l'origine de l'affaire Barbarin, a été condamné par l'Eglise à la peine la plus lourde dans le droit clérical : un renvoi de l'état clérical à l'état laïc.
Le père Bernard Preynat, accusé d'agressions sexuelles sur de jeunes scouts de la région lyonnaise avant 1991, a été condamné jeudi 4 juillet à un "renvoi de l'état clérical", soit la plus lourde peine que peut prononcer la justice de l'Eglise.
"Au regard des faits et de leur récurrence, du grand nombre de victimes, du fait que l'abbé Bernard Preynat a abusé de l'autorité que lui conférait sa position au sein du groupe scout (...), le tribunal a décidé de lui appliquer la peine maximale prévue par le droit de l'Église dans un tel cas à savoir le renvoi de l'état clérical", détaille le tribunal ecclésiastique dans un communiqué.
Il dispose d'un mois pour interjeter un appel qui serait alors suspensif.
Sa culpabilité "étant désormais reconnue", le tribunal "pourra désormais se consacrer plus entièrement à l'étude de chacune des demandes de réparation financières des victimes", souligne le tribunal ecclésiastique. Mis en examen par ailleurs en 2016, le père Preynat, âgé de 74 ans, devrait être jugé dans les prochains mois pour des agressions sexuelles datant d'avant 1991.
La réaction des victimes
"Ils sont contraints d'arriver à une décision qu'ils auraient toujours dû prendre", a réagi François Devaux, cofondateur de l'Association de victimes La Parole Libérée. Il s'interroge par ailleurs sur le processus d'indemnisation des victimes qui débute, ce procès étant une première selon lui en France.
A l'origine de l'affaire Barbarin
Les agissements du père Preynat ont, par effet de ricochet, éclaboussé le cardinal Barbarin. Il a été condamné en première instance, le 7 mars 2019, par le Tribunal correctionnel de Lyon, à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels. Mgr Barbarin a fait appel de cette condamnation prononcée à l'issue d'un procès de 4 jours. Le procès en appel pourrait se tenir en novembre.