Affaire Legay : le parquet de Lyon requiert le renvoi du commissaire pour complicité de violences volontaires

L'instruction de ce dossier avait été dépaysée à Lyon. Geneviève Legay, militante d'Attac, avait été gravement blessée en 2019 à Nice lors d'une manifestation de gilets jaunes. Le parquet requiert le renvoi du commissaire divisionnaire, responsable des opérations de maintien de l'ordre ce jour-là.

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Le parquet de Lyon vient de requérir le renvoi devant le tribunal correctionnel du commissaire ayant ordonné la charge de police durant laquelle une septuagénaire avait été gravement blessée en 2019 à Nice, selon l'avocat du fonctionnaire.  Cette affaire sensible et polémique avait été dépaysée à Lyon.

Renvoi devant la justice

Le 23 mars 2019 à Nice,  Geneviève Legay avait été gravement blessée. La militante d'Attac avait eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne en étant projetée au sol lors d'une charge de policiers ordonnée pour disperser une manifestation interdite de "gilets jaunes". Le commissaire divisionnaire Rabah Souchi était le responsable des opérations de maintien de l'ordre ce jour-là.

Le commissaire Souchi avait été mis en examen en novembre dernier dans le cadre de cette instruction. Il est aujourd'hui renvoyé du chef de "complicité de violences volontaires", a indiqué son avocat Me Laurent-Franck Liénard, confirmant une information publiée jeudi soir par Mediapart. L’avocat de Rabah Souchi a fait savoir qu’il allait "contester cette position".

"Le parquet réalise un numéro d'équilibriste pour poursuivre mon client au titre de la complicité de violences volontaires, sans poursuivre l'auteur principal des soi-disant violences. Nous allons contester cette position", a déclaré le défenseur du commissaire poursuivi.
 

Points de vue contradictoires

La polémique avait été alimentée par des points de vue contradictoires des autorités. Ainsi, le procureur de la République de Nice à l'époque des faits avait d'abord démenti tout contact physique entre la victime et les forces de l'ordre, des propos repris par le président Emmanuel Macron. Après l'exploitation d'images de vidéosurveillance, le magistrat avait reconnu que Geneviève Legay avait été poussée par un policier. Dans son rapport d'enquête, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait jugé la charge de police disproportionnée en raison d'ordres "inadaptés". 

"À l'avenir, les donneurs d'ordres en matière de maintien de l'ordre devront rendre compte des violences policières devant les tribunaux correctionnels. Nous attendons que le ministère de l'Intérieur en tire toutes les conséquences", a commenté jeudi soir l'avocat de la septuagénaire, Me Arié Alimi.
 

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