Jeudi 13 juin, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon a refusé l'expertise psychologique complémentaire demandée par l'avocat du père Preynat.
Il n'y aura pas d'expertise psychologique complémentaire pour le père Preynat, soupçonné d'agressions sexuelles sur mineurs. C'est la décision rendue par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon, ce jeudi 13 juin. Une expertise que son avocat, Maître Frédéric Doyez, estimait nécessaire car, le prêtre assure avoir été lui-même victime de ce type d'agissement, de la part d'un enseignant, quand il avait entre 8 et 11 ans.
Ne pas retarder le procès
Selon l'avocat, ce refus est néanmoins compréhensible car, il permet de ne pas retarder le procès.Mais, il ne renonce pas pour autant. Il va faire réaliser une expertise psychologique privée par un psychiatre. L'expertise aura "certes une valeur différente" car elle ne sera pas soumise au contradictoire, explique l'avocat, mais il pourra en être fait état lors du procès.
Un renvoi devant le tribunal correctionnel ?
Maitre Doyez confirme que le parquet de Lyon requiert le renvoi du Père Preynat devant le tribunal correctionnel pour les délits "d'agressions sexuelles sur mineurs par auteur ayant autorité sur la victime" pour huit cas d'enfants abusés. Pour les 32 autres victimes recensées, les faits sont prescrits, parfois de quelques mois.Après ce réquisitoire de renvoi du parquet, il appartient maintenant au juge d'instruction de décider de la juridiction de renvoi du procès. Une ordonnance de renvoi qu'il prendra à la fin du mois de juin et qui mettra fin à l'instruction.
Rappel des faits
Les faits reprochés au père Preynat remontent aux années 1980, date à laquelle il officie à la paroisse St Luc de Ste-Foy-lès-Lyon. Le prêtre anime des camps scouts. Il aurait abusé des enfants, plusieurs dizaines de victimes jusqu'aux années 90. Des agissements qu'il a reconnus en garde à vue. Il est mis en examen en janvier 2016. Le diocèse de Lyon met fin tardivement à ses fonctions. Ses victimes regroupées autour de la Parole Libérée obtiennent un premier succès avec la condamnation de l'Eglise. Le cardinal Barbarin est condamné en mars dernier à six mois de prison pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs". Le père Preynat devra, lui, répondre de onze agressions sexuelles sur mineurs commises enre 1980 et 1991. Des faits non prescrits.Partager