Soyons Humains : la fondation Abbé Pierre organisait ce mercredi 6 décembre, au matin, une opération d'affichage sauvage afin d'alerter les Lyonnais au sujet des aménagements urbains visant à éloigner les personnes à la rue. A la Part-Dieu, l'accès à un espace refuge a été "condamné" en novembre.
Ils ont déboulé ce matin, mercredi 6 décembre, sur le parvis de la gare de Lyon Part-Dieu. Les bénévoles et responsables de la délagation régionale de la Fondation Abbé Pierre ont mené une opération coup de poing, d'affichage sauvage comme partout ailleurs en France, à l'endroit même où des aménagements anti-sdf ont été installés le 10 novembre dernier. Ici, l'accès à un espace couvert qui servait d'abri et de refuge à une centaine de personnes, a ainsi été condamné avec la pose de grilles métalliques.
10 novembre 2017, plusieurs dizaines de migrants, la plupart mineurs, ont été expulsés de l’allée couverte où ils dormaient. Des grilles sont soudées au portail pour les empêcher de s’y réinstaller. #Soyonshumains #Lyon pic.twitter.com/mfLkAXRjlh
— Victor Paté (@Vicky_Poperryz) 5 décembre 2017
L'idée, c'est d'alerter le grand public. Ces aménagements urbains, ces dispositifs et mobiliers anti-SDF, se multiplient. Et pour la fondation Abbé Pierre, tout cela est "indigne".
"Au lieu d’empêcher les SDF de dormir ici, offrons leur un logement décent ailleurs". Le message affiché par la Fondation Abbé Pierre est clair : "des solutions existent mais elles ne passent en aucun cas par la déshumanisation des personnes sans domicile".
Soyons Humains, le slogan vise à recueillir l'adhésion du public, mais pointe également du doigt une politique publique, pas assez forte pour faire face. Selon la directrice régionale de la Fondation Abbé Pierre, "sur les quinze derniers jours, plus de 2.000 personnes ont appelé le 115, mais n'ont pas obtenu de place en hébergement d'urgence", malgré le renforcement du dispositif hivernal.
En Auvergne-Rhône-Alpes, la Fondation Abbé Pierre estime à "plus de 40.000 les demandeurs d'hébergement, mais seule 1 personne sur 3 obtiendrait une solution".