Météo France a lancé une alerte "aux orages violents" du sud du Massif central au nord-est du pays. Les chasseurs d'orages sont déjà prêts à partir avec leurs appareils photo. Ils s'attendent à un phénomène inédit.
Brice a déjà prévenu son employeur. Il sait qu'il va finir le travail vers midi ce mardi 11 juillet. Compréhensible, son patron le laissera quitter l'atelier de mécanique auto où il travaille pour le laisser partir à la chasse. La chasse aux orages. Cela fait deux, trois jours qu'il observe les modélisations météorologiques, et il s'attend "à du lourd".
Les modélisations nous donnent les signaux d'un phénomène très violent. On est sur une situation atypique, plutôt rare. Des pointes de rafale sont annoncées à 160 km/h. La dernière alerte de ce type, c'était en 2014. Sur le papier, les paramètres sont inédits, mais les orages, c'est toujours délicat.
Brice Volo, chasseur d'orages
Trouver le meilleur emplacement
Depuis qu'il est petit, il aime les orages, il se dit émerveillé par leur puissance. Passionné de photographie, il scrute les bulletins météo et les écrans d'ordinateur pour savoir où il va se placer pour prendre les meilleurs clichés. Cet après-midi, il va prendre tout son matériel photo et va partir au "plus près de la zone orageuse". Les modèles numériques la place au nord de Lyon, dans le Beaujolais et en Bourgogne, aux alentours de 16-18h.
À son retour, il publiera ses photos sur les réseaux sociaux et sur son site internet baptisé "Ambiances orageuses de l'Ain".
"Comme pour les champignons"
Il lui faudra trouver le bon emplacement. "C'est sur le terrain que je vois où je vais me positionner, mais il y a beaucoup de déception, quand par exemple, on se trouve derrière le rideau de pluie". Il explique qu'il aime attendre que l'orage vienne à lui. Ils seraient une cinquantaine en Rhône-Alpes qui, comme lui, se pressent à chaque alerte météo.
Brice raconte que la communauté se retrouve dès qu'un épisode orageux est annoncé. L'entente est cordiale, mais chacun va garder bien secret le lieu précis où il faudra être.
C'est comme pour les champignons, chacun garde son lieu secret, mais finalement tout le monde se retrouve au même endroit !
Brice Volo, chasseur d'orages
Il leur faudra être patients, "sur 7,8 photos, il n'y en aura que 2 ou 3 de réussies". Il faudra aussi éviter la zone au cœur de l'orage, trouver la bonne distance. Brice va chercher des points en hauteur, là où "on peut voir la foudre toucher le sol". S'il le faut, il restera jusqu'au dernier moment. Ce qui l'inquiète le plus c'est la grêle. Il se souvient des dégâts qu'elle avait causés l'an passé sur les habitations, les voitures, les cultures.
En cette fin d'après-midi, Brice se dit qu'il verra bien où il ira, "en fonction de ce qui va se passer".