Des colonies d'ophraella communa, prédateurs de l'ambroisie, sont présentes à Lyon. Ces insectes pourraient considérablement faire diminuer la densité des massifs et limiter ainsi les risques allergiques.
Six pattes, une couleur dorée avec des stries noires et une allure de punaise. L'espoir pour celles et ceux qui souffrent d'allergie au pollen de l'ambroisie porte un nom, l'ophraella communa.
Cet insecte de quelques millimètres de long mange le vert de la feuille, réduisant sa capacité de photosynthèse, et c'est comme ça qu'elle réussit à affaiblir la plante, voire à la tuer. Après son passage, il ne reste que les nervures, stigmate de son passage.
Un insecte en provenance d'Italie
La bestiole, originaire d'Amérique du Nord, est apparue en Italie en 2013 près de Milan et a depuis réduit de 80 % le pollen d'ambroisie dans l'air.
Rhône-Alpes est le berceau de l'apparition de la plante en France. Les densités sont fortes. Le taux de personnes allergiques y est de 20 % alors qu'il n'est que de 6 % au niveau national.
L'arrivée de ce prédateur était donc attendue avec impatience. "C'est très peu probable qu'elle ait franchi, seule, les montagnes pour arriver en France. Elle est sûrement venue grâce à l'action de l'homme, transportée soit dans des valises, soit sur des véhicules" explique Nicolas Bacquié, animateur régional de lutte contre l'ambroisie FREDON. Le fait d'en avoir trouvé à proximité de la gare Part-Dieu pourrait être un indice qu'elle serait venue par ce biais-là.
Une étude de l'INRAE estime probable la présence de l'insecte à 2015. C'est un naturaliste amateur qui a découvert la présence de l'insecte à Lyon. Il a partagé sa découverte sur internet. Le FREDON a prospecté et découvert cette colonie de La part Dieu le 2 octobre.
Moins de pollen, moins d'allergies
Jusqu'à présent, la seule solution pour se débarrasser de l'ambroisie était l'arrachage. Aujourd'hui, l'insecte pourrait faire des miracles. "L'idée serait de faire des lâchers massifs sur une sélection de sites. Les scientifiques estiment que le risque allergique, au pollen d'ambroisie, serait réduit de 50 %" explique Marilou Mottet, coordinatrice des observations des ambroisies. Il faut cinq grains par m3 inspiré pour provoquer une allergie. En limitant la production de pollen, les risques allergiques seraient mécaniquement réduits.
Une introduction dans la région pourrait apporter une baisse de 75 à 85 % des coûts de santé associés.
Pour la préparer, l'INRA examine l'insecte dans un endroit confiné pour suivre son évolution.