"Faire valoir ses idées et convictions ne requiert pas de dégrader !", s'insurge vendredi 4 décembre 2020, Jean-Luc Fugit. Le député LREM du Rhône a eu la mauvaise surprise de trouver sa permanence parlementaire badigeonnée de messages clairement anti-Amazon. Un collectif revendique.
Mauvaise surprise ce vendredi matin pour le député du Rhône, Jean-Luc Fugit. La façade de sa permanence parlementaire, à Givors, a été badigeonnée de peinture. Y ont été également collées en nombre, des affiches aux messages clairement anti-Amazon. "Pourquoi s’exprimer ainsi en badigeonnant la façade de colle et de peinture, celle de ma permanence mais aussi celle du local voisin et des accès communs de l’immeuble ! Faire valoir ses idées et convictions ne requiert pas de dégrader ! Je suis ouvert à la discussion et n’ai jamais refusé d’échanger avec quiconque, quelles que soient les idées des uns et des autres", réagit l'élu dans un communiqué.
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Rien ne justifie cette association d'idées entre le député et Amazon, nous indique-t-on dans son entourage. "Si ce n'est qu'il est député de la majorité". Dans son communiqué, Jean-Luc Fugit réaffirme d'ailleurs son engagement et sa mobilisation pour soutenir les acteurs économiques locaux, et notamment les petits commerces en ces temps de crise sanitaire et de confinement.
Avec mon équipe nous sommes en contact régulier avec des producteurs, commerçants et artisans afin de les soutenir dans leur démarche, tout particulièrement dans la crise actuelle (présentation et accompagnement sur les mesures d’aides auxquelles ils peuvent prétendre, promotion de leur activité en lien avec les élus locaux…)
Regrettant les dégradations comme mode opératoire pour se faire entendre, l'élu de La République En Marche invite les auteurs à le contacter "pour que l’on se rencontre, afin d’échanger autour de leurs préoccupations". Et de rajouter, avec un brin d'ironie "je crois que nous pouvons partager un certain nombre de convictions sur le sujet, à défaut de partager la façon de les promouvoir".
Une action (et d'autres) "revendiquée"
Suite à la publication de cet article, nous avons été contactés par Adrien Montagut du collectif Alternatiba ANV Rhône, afin d'apporter une réponse aux propos de Jean-Luc Fugit. "Notre collectif l'avait déjà rencontré fin 2019 sur ce sujet dans le cadre de la loi économie circulaire, pour lui présenter la proposition de moratoire sur les entrepôts du e-commerces. Malgré plusieurs relances de notre part, durant les mois suivants il n'a donné aucune suite politique à nos revendications, ni même aucune prise de position publique sur le sujet".Tout en "revendiquant" l'action sur la permanence à Givors, "au même titre que les 5 autres permanences de députés LREM qui ont été ciblées entre le 3 et le 4 décembre", le collectif se félicite que cette démonstration idéologique ait "contraint" Jean-Luc Fugit à aborder le sujet Amazon pour la première fois dans les médias. Un sujet qui tenait particulièrement à coeur du collectif, en ce "Black Friday" du 5 décembre 2020, afin de dénoncer "le tapis rouge déroulé par Emmanuel Macron au rouleau compresseur Amazon".
Dans cet échange avec notre rédaction, le collectif Alternatiba ANV Rhône en profite pour rappeler qu'il serait "ravi d'échanger de nouveau avec lui pour aborder le fond (...) de façon publique, et non dans une permanence où la parole du député n'engage que les murs qui l'écoutent."
Depuis, le collectif dit avoit contacté Jean-Luc Fugit pour lui proposer un nouveau rendez-vous, avec un autre député de la majorité LREM, Thomas Rudigoz, également visé par Alternatiba ANV Rhône.
La ville de Lyon se positionne dans le débat
Lors d'un point presse, vendredi 4 décembre 2020, Grégory Doucet a annoncé que la ville de Lyon se joignait au recours déposé par plusieurs associations contre l'installation d'un entrepôt du géant du e-commerce à Colombier-Saugnieu. Ce projet d'entrepôt Amazon de 160.000 m2, près de l'aéroport Saint-Exupéry, fait l'objet de recours, depuis fin 2019, devant le Tribunal administratif de Lyon.La Cour d'appel doit se prononcer dans les jours, voire les semaines à venir, sur l'attribution du permis de construire.