Eric Piolle signe une tribune pour l'instauration d'une taxe sur les ventes d'Amazon

Le maire de Grenoble Eric Piolle fait partie des 120 signataires d'une tribune parue lundi en faveur d'une taxation exceptionnelle d'Amazon. Ils accusent le gouvernement de lui "dérouler le tapis rouge" quand les commerces de proximité doivent garder porte close pendant le confinement.

Amazon, "grand gagnant de la crise" due au Covid-19 ? C'est le postulat des 120 signataires d'une tribune publiée par franceinfo lundi 16 novembre. Parmi eux, des libraires, éditeurs, responsables syndicaux et politiques dont le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle. Ils appellent à instaurer une taxe exceptionnelle sur le chiffre d'affaires du géant du e-commerce et "les autres profiteurs de la crise".

Dénonçant les dégâts sociaux et environnementaux de l'entreprise américaine, ils estiment que la mise en place de cette taxe est "indispensable". Elle permettrait "dans l'immédiat de financer les mesures de préservation de l'emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité", imaginent les signataires de ce texte. Ils entendent se mobiliser d'ici au 27 novembre, date du Black Friday, "pour montrer l'urgence de stopper l'expansion du géant du e-commerce avant qu'il ne soit trop tard".
 


"Pour un emploi créé dans le e-commerce, c'est quatre emplois et demi détruits dans nos villes, dans nos commerces, dans nos villages, chez les libraires, chez les décorateurs et chez les vendeurs d'électroménager", estimait l'édile écologiste de Grenoble le 5 novembre, jour où Amazon a obtenu l'autorisation de construire un nouvel entrepôt près de Colmar. "Le progrès de (la) start-up nation portée par le gouvernement, c'est du chômage, de la pauvreté", ajoutait-il dans une vidéo partagée sur Facebook.

Il signe aujourd'hui cette tribune portée par Attac aux côtés d'autres personnalités politiques d'Auvergne-Rhône-Alpes dont la co-animatrice du groupe Annecy Insoumise Magali Romaggi, ou encore la députée PS du Puy-de-Dôme Christine Pires-Beaune.

 

"Le président dessine un monde d'après pire qu'avant"

 
"La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur", écrivent encore les signataires de ce texte. Selon eux, le "développement accéléré (d'Amazon) se fait aux dépens des engagements climatiques de notre pays", mais aussi des "revendications salariales" qui "sont balayées d'un revers de main".
 
Ils accusent le président Macron de "dérouler le tapis rouge" à l'entreprise, en "interdi(sant) à tout le monde de vendre des produits non essentiels sauf... aux géants de la vente en ligne !""En faisant ce choix, le président dessine un monde d'après pire qu'avant. Celui d'un capitalisme sécuritaire dominé par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon, NDLR)".

Outre la taxe exceptionnelle, les signataires défendent le moratoire sur la construction de nouvelles surfaces commerciales proposé par la Convention citoyenne sur le climat et dénoncent la volonté du gouvernement d'en exclure les entrepôts des sociétés de e-commerce.

 
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