Le 31 décembre 2020, en plein confinement dû à la pandémie de COVID 19, une rave-party rassemblait 2.500 teufeurs à Lieuron entre Rennes et Redon (Ille-et-Vilaine). L’évènement avait fait grand bruit. Près de quatre ans après, six hommes comparaissaient devant la justice ce lundi pour avoir participé à l’organisation d’un rassemblement festif sans autorisation. Ils ont été relaxés.
Près de 4 ans d'enquêtes et 6 relaxes. Ce lundi 14 octobre peu après 19h30 les 6 prévenus ont finalement tous été relaxés. L’information judiciaire n’ayant pas permis d’établir que les prévenus étaient les organisateurs de cette Rave-party du 31 décembre 2020. À l'annonce de la décision, les soutiens des prévenus ont applaudi durant de longues minutes.
C'était une grande fête techno, comme il y a en a tous les week-ends en France. Sauf que celle-ci s' est tenue pendant le confinement, le 31 décembre 2020.
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2.500 teufeurs réunis pour une rave-party de 36h
En pleine pandémie de la COVID 19 et alors qu’un couvre-feu est en cours, 2.500 teufeurs se retrouvent dans un ancien entrepôt d’une société de transport, à Lieuron en Ille-et-Vilaine.
Alertées, les forces de l’ordre se rendent sur les lieux et tentent de bloquer l’installation, en vain. Elles se retrouvent face à des centaines de personnes bien décidées à faire la fête. Les gendarmes essuient des jets de pierres et de bouteilles et doivent se résoudre à se retirer. Un de leurs véhicules est incendié, trois autres sont dégradés.
Au plus fort de la fête, qui va durer 36 heures, ce sont environ 2.500 fêtards qui dansent au rythme de la musique électro.
Pendant ce temps, les réactions fusent. Hommes et femmes politiques font part de leur indignation. Le ministre de l’Intérieur multiplie les communiqués. Les participants sont qualifiés de délinquants et Gérald Darmanin promet l’impunité zéro.
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200 gendarmes, 1.645 verbalisations, 6 mises en examen
Rapidement, le site est quadrillé par 200 gendarmes.
Deux nuits plus tard, les premiers teufeurs quittent les lieux. Tous sont méticuleusement contrôlés, soumis à des tests d’alcoolémie et de stupéfiant, et verbalisés.
Au total, 1.645 procès-verbaux sont dressés
La machine judiciaire se met en branle sans attendre. Le procureur de la République de Rennes ouvre une information judiciaire qu’il confie, chose exceptionnelle pour des faits délictuels (et non des crimes) à deux magistrats instructeurs.
8 personnes sont interpellées. L’une d’entre elles passera 18 jours en prison.
Un comité pour soutenir des fêtards traités comme les "pires criminels"
De l’autre côté, un comité se met en place, composé de parents, de teufeurs, de personnalités de la musique électronique, qui organise des manifestations de soutien partout en France. Ils réclament la libération du jeune homme de 22 ans incarcéré.
Les organisateurs de la rave-party, eux, prennent la parole dans une tribune publiée dans le journal Libération.
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Ils évoquent "un désir profond de lâcher prise" après une année de "tristesse, d’anxiété et de privations". Ils se défendent d’avoir été irresponsables, arguant la mise à disposition de masques, de tests et de gel hydroalcoolique et ils dénoncent la réponse de l’État qui " frappe au portefeuille une jeunesse déjà durement touchée par la crise économique " et qui engage de lourdes poursuites envers des organisateurs, traités comme les "pires criminels".
Six mises en examen et un procès
Finalement, six hommes, tous âgés de moins de 31 ans, sont mis en examen pour différents motifs : organisation de rassemblement festif non déclaré, mise en danger d’autrui par violation de mesures sécuritaires, aide à l’usage par autrui de stupéfiants, dégradation de biens, travail dissimulé, recel et usurpation de plaque d’immatriculation ou encore ouverture non déclarée de débit de boissons.
Prés de quatre ans après les faits, et alors que les confinements et les mesures sanitaires face à la COVID 19 semblent bien loin, six hommes, suspectés d’être les organisateurs, seront donc jugés par le tribunal correctionnel de Rennes ce lundi 14 octobre. À noter que plusieurs motifs de poursuite ont été abandonnés en cours de route.