Les organisateurs de la rave party de Lieuron (Ille-et-Vilaine) prennent la parole. Dans une tribune anonyme envoyée au journal Libération, les personnes derrière l’organisation de cette fête illégale parlent d’un « geste politique ».
« Une année de tristesse, d’anxiété et de privations ». C’est la réponse des organisateurs à celles et ceux qui se demandent pourquoi ils ont organisé une fête pour ce nouvel an 2021. Dans une tribune adressée à Libération, les organisateurs de la rave party à Lieuron, près de Rennes, qui avait réuni près de 2 500 personnes, veulent se défendre face aux critiques. Ils estiment que cette rave party relève d'un « geste politique ».
La détermination dont a fait preuve le public pour accéder à la fête n’est que la manifestation d’un désir profond de lâcher-prise. Ces espaces de liberté sont inhérents à nos sociétés depuis la nuit des temps. C’est un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous.
Les organistateurs insistent également sur la prévention du Covid pendant la rave party : « Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. ». Et expliquent avoir mis fin à la fête pour « éviter que la violence d'Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible. »
Quant aux violences relevées sur place, ceux-ci répondent : « Il aura suffi qu’une bande de ravers enthousiastes osent dire non à un ordre de dispersion pour que fusent les balles de défense et que les gaz lacrymogènes envahissent Lieuron, en Ille-et-Vilaine. Quelques heurts ont éclaté en réponse aux pressions policières, le temps d’ouvrir un passage dérobé par-derrière pour les piétons. »
Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Rennes. Un jeune homme né en 1999 a notamment été mis en examen et placé en détention provisoire. Dans leur tribune, les organisateurs parlent de « simple opération de communication ». Avant d'ajouter : « On voudrait donc nous voir incarcéré·e·s et décourager toute velléité de dissidence culturelle collective, quelles que soient les dispositions prises. Pourtant nous offrons ces fêtes par passion, à prix libre pour tenter de couvrir une petite partie des frais engendrés. Bien souvent, la seule chose que nous récoltons en retour, ce sont des emmerdes. »
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