La vente devait avoir lieu ce mardi 16 février 2021. Mais l'étude Bremens Belleville, basée à Lyon, a été contrainte d'en retirer un lot d'objets allemands, pour cause de référence au IIIe Reich. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France avait saisi le Parquet de Lyon.
Un lot d'objets du IIIe Reich, qui devait être adjugé mardi 16 février 2021, a été retiré des enchères indique la maison de ventes Bremens Belleville, basée à Lyon. "Les vendeurs ont souhaité retirer l'ensemble de leurs lots allemands", précise la direction de l'étude, chargée de cette vente aux enchères dédiée aux "objets militaires, armes anciennes et souvenirs historiques".
Signalement du CRIF auprès du procureur de Lyon
"Le Parquet de Lyon a été très réactif", s'est félicité Me David-Olivier Kaminski. "Et le commissaire-priseur a pris une sage décision en retirant ces objets de la vente". Sans préciser dans quelles conditions a été découverte la présence de ces objets dans le catalogue de ventes, l'avocat du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France indique avoir saisi le Procureur, mercredi 11 février, "de l'imminence de cette vente".
La vente aux enchères, programmée le 16 février, comporte plus de 200 lots d'objets militaires, d'armes anciennes et souvenirs historiques. Parmi eux, des lots allemands. Et "quelques-uns des objets proposés, mais pas tous, portaient des insignes nazis".
Selon le journal Le Point, figuraient notamment à cette vente aux enchères : "des casques de la Luftwaffe, l'armée de l'air nazi, une dague fasciste avec son fourreau, un insigne de police de Vichy, un masque à gaz allemand de la Seconde Guerre mondiale avec les poinçons du IIIe Reich, ou encore des fascicules de chants allemands période Seconde Guerre mondiale".
Les photos des objets les plus contestables, initialement postées sur le site spécialisé Interenchères, ont été retirées. Vérifications faites, il ne reste en effet que des effets et objets français, américains ou anglais, datant de la Seconde Guerre Mondiale.
Que dit la loi ?
"Se pose maintenant la question sur le plan sociétal de savoir si une loi plus claire et plus explicite ne doit pas être adoptée pour ce type de vente d'objets de l'époque nazie", a ajouté l'avocat du CRIF.
En France, rien n'interdit de détenir ou de vendre des objets avec des emblèmes nazis. Certains les collectionnent même. En revanche, la loi, dans l'article R645-1 du code pénal, interdit de d'exposer les objets comportant un insigne ou un emblème nazis, "sauf pour les besoins d'un film, d'un spectacle ou d'une exposition comportant une évocation historique".
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