Autorisation d'extension d'un poulailler géant à Peyrins dans la Drôme : une décision préfectorale qui divise

Le Préfet de la Drôme a autorisé par arrêté le 6 août, l'exploitation d'un poulailler géant à Peyrins. Les opposants envisagent un recours. La filière avicole s'en félicite.

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"Si on avait su, on n'aurait pas acheté". Ils étaient venus chercher le calme dans la Drôme des collines. Depuis septembre dernier, Paul et Noëlle sont propriétaires d'une vieille maison à Peyrins, à 200 mètres du poulailler. Les plus proches voisins.

Le couple a appris le projet un mois après l'achat. Sa crainte ? Une gêne olfactive quotidienne :"Visuellement ça va, mais les odeurs de poulailler, c'est persistant, si on ne peut pas sortir de chez nous en pleine nature, sans sentir les émanations, c'est problématique" et puis ajoute le mari, "il y a le sujet de l'utilité de ce type d'élevage, d'après l'enquête publique c'est une production intensive".

Plus d'un million de volailles par an

Lundi 6 août, le préfet de la Drôme a pris un arrêté autorisant l'extension de l'exploitation, au titre des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement. Des prescriptions particulières ont été retenues : encadrement strict de l'eau, interdiction de construire à moins de 100 mètres des habitations et imposition d'un seuil d'émissions sonores.

Le poulailler de Peyrins, compte aujourd'hui près de 30000 poulets. Après la construction de trois nouveaux bâtiments, il pourra produire plus d'un million de volailles par an. Soit 21 volatiles par mètre carré. Le projet est porté par deux agriculteurs du village en lien avec un géant du poulet industriel. Il a suscité de vives réactions d'associations de défense de la cause animale et d'associations environnementales. 

Notre seule force c'est la loi

Des membres de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature, sont venus discuter avec le couple de riverains. Faire cause commune contre ce type d'élevage.

Jean-Claude Lemaire de la FRAPNA Drôme est confiant : "Nous allons engager des recours devant le tribunal administratif. Le dossier est épais, il y a plusieurs points de non-conformité avec la loi à contester : Par exemple, les prélèvements d'eau supplémentaires sont interdits". 

En s'opposant à ce projet nous rendons service à l'exploitant, il est poussé par l'agro-industrie. Il prend tous les risques, il fait une grosse bêtise.

Jean-Claude Lemaire, administrateur FRAPNA Drôme

FTV

Une opposition au projet d'extension, partagée par le maire de Peyrins. Le 15 juillet dernier, Philippe Barneron a refusé de signer les permis de construire pour les 3 bâtiments supplémentaires, estimant qu'ils ne respectent pas le Plan Local d'Urbanisme. Il s'est dit très déçu par la décision préfectorale. "C'est aberrant, on va voir ce qu'on peut faire" a déclaré Philippe Barneron à l'AFP.

Répondre à une forte demande des consommateurs

La Chambre d'agriculture de la Drôme se félicite de la décision du Préfet.

"Avec ce type d'élevage, on répond à une forte demande du consommateur. En France, un poulet sur deux vient de l'étranger : Europe ou au-delà des frontières de l'UE, avec des élevages 10 fois plus grands et des normes bien en deçà des normes françaises", précise Jean-Pierre Roaynnez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme. "Ici c'est une filière organisée avec des céréales locales, des abattoirs dans la région, on ne peut que soutenir le projet".

Et puis ajoute Jean-Pierre Royannez "le portefeuille commande, le poulet label ou bio ne se vend pas, le consommateur s'en détourne, on n'écoule pas les stocks".

Est-ce qu'on refuse ce type d'élevage en France ou on préfère importer la totalité de la volaille ?

Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme

FTV

L'association animaliste L214, dénonce une aberration pour les animaux. Elle va déposer un recours devant le tribunal administratif de Grenoble. La FRAPNA devra attendre une décision collégiale début septembre, pour décider l'exercice d'un recours.

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