Un amphithéâtre de l'université Lumière Lyon-2 à Bron, dans la banlieue lyonnaise, est occupé depuis jeudi par des étudiants qui y "logent" une cinquantaine de migrants. Une situation "indigne" pour la présidente de l'établissement qui en a appelé à l'État lors d'une conférence de presse mardi.
"L'université devrait choisir entre mettre à la rue ces gens", "entre la dignité humaine et le sens profond de nos missions (...) nous ne voulons pas choisir", a lancé la présidente de Lyon-2 Nathalie Dompnier. "Ces migrants sont livrés à eux-mêmes. Ce qui nous frappe aujourd'hui, c'est l'incurie des autorités publiques, l'absence de réponse de l'État", a expliqué cette professeure de sciences politiques en appelant "aux responsabilités des uns et des autres".Le 10 novembre, une plateforme à la gare Part-Dieu sur laquelle dormaient des dizaines de migrants venus d'Afrique de l'Ouest dont de nombreux mineurs a été évacuée. Face à cette situation, des étudiants de Lyon-2 ont décidé d'occuper depuis jeudi "l'amphi C" du campus de Bron et d'y accueillir entre quarante et cinquante de ces migrants dont une famille avec deux enfants scolarisés dans une école lyonnaise.
Des dizaines d'étudiants se relayent auprès d'eux, très organisés: des dizaines de matelas rangés dans un coin, une cuisine avec quatre plaques de cuisson, des listes aux murs très précises indiquant les matériels et denrées nécessaires et les dates des rendez-vous en préfecture des migrants, ainsi que des assemblées générales quotidiennes.
Même si "les conditions d'hébergement ne sont pas satisfaisantes", les étudiants qui mènent cette occupation "ont un sens évident des responsabilités. Ça se passe aussi bien que ça peut se passer", a souligné la présidente.
De nombreux contacts ont été pris avec des associations et les collectivités mais tous les lieux d'hébergement d'urgence sont saturés et seules les familles avec femme enceinte ou nourrisson ont une chance d'être logées.
Interrogée par l'AFP, la préfecture invite les migrants à prendre rendez-vous et suivre la procédure habituelle afin de faire un point précis sur leur situation.
Car si l'hébergement d'urgence déborde (plus de 5500 personnes accueillies actuellement par la préfecture du Rhône), il reste quelques places pour les demandeurs d'asile et dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) dans certaines régions françaises, indique la préfecture. En revanche, ceux qui auraient déjà vu leur demande d'asile déboutée "n'ont pas vocation à rester sur le territoire français", précisent encore les services de l'Etat.
Pour les mineurs isolés, dont l'accueil et l'éventuelle prise en charge incombent à la Métropole de Lyon, les services sont également dépassés par l'afflux.
"On déborde et, entre guillemets, c'est une réalité, on a du mal à répondre aux demandes d'un certain nombre", reconnaissait devant quelques journalistes la semaine dernière son président David Kimelfeld tout en assumant sa "fermeté sur les lieux de squat".
►Le point dans le 12/13 Rhône-Alpes du 22 novembre 2017
Un amphithéâtre de l'université Lumière Lyon-2 à Bron, dans
la banlieue lyonnaise, est occupé depuis jeudi par des étudiants qui y "logent" plusieurs dizaines de migrant. 22/11/17
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►Le reportage complet dans l'édition 19/20 Rhône-Alpes
Depuis plusieurs jours, des étudiants et des migrants habituellement à la rue occupent un amphithéâtre de Lyon 2 sur le campus de Bron. La présidente de l'université a décidé de taper du point sur la table. Non pas pour exiger l'évacuation des lieux mais pour demander à l'Etat de trouver des solutions d'hébergement dignes. Intervenants : Auriane Pral (étudiante) / Nathalie Dompnier, Présidente Université Lumière Lyon 2 / Mohamed, arrivé de Guinée Conakry - 22/11/17
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