Le député du Rhône a été exclu du groupe LR de l'Assemblée nationale, mercredi 6 mars. Depuis, il dénonce la pression exercée par Laurent Wauquiez à son encontre, pour sanctionner sa proximité avec Edouard Philippe.
Sa colère est perceptible. Au lendemain de son exclusion par le groupe LR, Alexandre Vincendet conteste la forme, le fond, et la logique de la sanction qu'il essuie. Le député du Rhône compte faire appel de cette décision, tout en revendiquant sa proximité avec la ligne d'Edouard Philippe, face, entre autres, à celle de Laurent Wauquiez.
Il dénonce "une épuration"
"C'est un procès stalinien ! Je n'ai même pas eu accès au dossier à charge contre moi", s'insurge Alexandre Vincendet. Il dénonce l'opacité du vote qui a conduit à son exclusion, réalisé sans les membres susceptibles de le soutenir, sans convocation préalable, et selon lui, à charge. L'élu du Rhône évoque une "épuration", dans un contexte de "dérive autoritaire sous l'impulsion de Laurent Wauquiez". En cause, selon le groupe parlementaire LR, ses "prises de position répétées et systématiques en faveur du gouvernement, à l'encontre de sa ligne politique". Il tire à boulets rouges sur Laurent Wauquiez, qu'il qualifie de "donneur d'ordre".
Il choisit Edouard Philippe
Alexandre Vincendet compte faire appel de son exclusion du groupe LR. Mais il assume - en même temps - avoir préféré Edouard Philippe, chef de file du groupe Horizons au sein de la majorité, à Laurent Wauquiez ou Eric Ciotti en vue des prochaines élections présidentielles. "Dans une famille politique digne de ce nom, on a le droit de contester les chefs. J'ai simplement dit que je défendais une ligne politique différente", se défend l'élu. ""Édouard Philippe est le mieux placé pour un large rassemblement pendant les trois années qu'il nous reste pour être utile en 2027," estime-t-il.
La culture de l’exclusion n’apporte jamais rien de bon. Bienvenue dans la majorité présidentielle cher @AlexVincendet !
— Mathieu Lefèvre (@MathieuMlefevre) March 6, 2024
Plutôt faire que d’empêcher de faire. https://t.co/zuIZW80KZL
Un parti "en avant vers l'abîme"
Pour Alexandre Vincendet, ce positionnement n'empêche en rien d'appartenir au groupe LR. "Dans notre famille, il y a toujours eu une valeur cardinale : la liberté". Pour lui, cette éviction sonne comme "un immense aveu de faiblesse" d'un parti qu'il considère "bien malade", après ses résultats en chute, élections après élections. "Ce qui se passe est mortifère, il ne reste déjà plus grand-chose de ce parti, et on s'enferme dans une course en avant vers l'abîme", constate-t-il, se disant "triste" pour sa famille politique. La suite ? Alexandre Vincendet n'en parle pas encore. Mais sur le réseau X, certains anticipent, comme le député Renaissance Mathieu Lefèvre : "bienvenue dans la majorité présidentielle !", écrit-il. En attendant, Vincendet s'autorise un bon mot à l'intention du candidat Laurent Wauquiez : "ce n'est pas le candidat naturel, c'est le candidat naturiste".