"C’est un tri social", grève dans les collèges contre la réforme du "choc des savoirs"

Les personnels de plusieurs collèges du Rhône ont entamé ce lundi 29 avril deux jours de mobilisation contre la réforme du "choc des savoirs".

"Pas de retrait, pas de rentrée dans le Rhône". C’est le mot d’ordre de la mobilisation contre la réforme du "choc des savoirs". À l’appel de l’intersyndicale, les personnels de nombreux collèges du Rhône se mobilisent ce lundi 29 et mardi 30 avril.

Présentée en décembre dernier, cette réforme qui doit être mise en place en septembre prochain, instaure la création de groupes de niveau en français et en mathématiques au collège. Les syndicats s’alarment de la mise en place d’un collège à deux vitesses et d’un tri social.

Un "pique-nique revendicatif" aux Minguettes

Les établissements en zone d’éducation prioritaires craignent d’être profondément affectés. À l’instar des collèges Triolet, Eluard, Alain et Aragon à Vénissieux et Saint-Fons, dont les personnels mobilisés ont animé ce lundi 29 avril un “pique-nique revendicatif” dans le parc des Minguettes pour discuter de la réforme avec les parents d’élèves.

Dans le parc, des stands ont été dressés avec des gâteaux, des tracts, et des banderoles. Une professeure de collège, explique à un groupe d’élèves l'importance de ne pas trier les collégiens par niveaux, mais d'être tous mélangés : "c’est bon pour les élèves qui sont en facilité parce que ça leur permet de se valoriser en aidant leurs camarades, et c’est bon pour l’élève en difficulté puisqu’il va être aidé, être en réussite grâce à ses camarades" affirme-t-elle.

Opération "collèges déserts"

Les professeurs présents ont également pu présenter la suite de la mobilisation qui se poursuivra mardi 30 avril. Les parents sont appelés à participer à l’opération “collèges déserts” en n’emmenant pas les enfants au collège. Nombre d'entre eux soutiennent la mobilisation, eux-mêmes inquiets pour l’avenir de leurs enfants. "Il y a des enfants qui travaillent bien, et d’un coup pour une raison ou pour une autre leur niveau peut baisser. Ce n’est pas juste pour les élèves" témoigne Assia, une mère de famille présente lors du pique-nique.

"Cette école de niveau je ne suis pas d’accord, pour moi c’est un tri social, de mettre des enfants dans des cases ainsi, ce n’est pas normal. Je n’ai pas de souci pour mon fils qui travaille bien au collège mais je pense aux autres. Ça touche à l’avenir de nos enfants" affirme une autre mère présente. 

Dans l’après-midi, un rassemblement avec les personnels des collèges mobilisés s’est tenu place de la Comédie à Lyon. Lors de l'action, les manifestants se sont allongés par terre pour symboliser la mort du collège. Une quinzaine d’établissements de la Métropole y était représentée.