C'est un projet de longue haleine, mais qui pourrait changer la vie des femmes atteintes de cancer du sein : une start-up lyonnaise travaille sur l'impression 3D d'un sein à partir des propres cellules de la patiente.
Reconstituer un sein mutilé par la chirurgie après un cancer par impression 3D utilisant les propres cellules de la patiente: c'est la perspective ouverte une jeune société lyonnaise. Mais le projet s'inscrit dans la durée, la jeune entreprise espère pouvoir proposer cette technologie d'ici la fin de la décennie.
Passer au stade industriel
Sophie Brac de la Perrière, la fondatrice de Healshape, explique lors d'une conférence de presse : "la technologie de la bio-impression est développée depuis plusieurs années. Maintenant, il nous faut changer d'échelle, sortir du laboratoire pour industrialiser le processus".Aujourd'hui, seulement 20% des femmes ayant subi une mastectomie entreprennent une reconstruction mammaire, par peur de complications médicales, crainte de rupture des implants mammaires ou manque de confiance dans l'esthétique finale.
Un processus de reconstruction allant de un a deux mois
Avec la solution développée par Healshape, une image en trois dimensions du sein malade est réalisée avant l'opération et des tissus sains sont prélevés sur la patiente: des tissus adipeux pour reconstituer le sein et de peau pour reconstituer
le mamelon.
Ces cellules sont cultivées en laboratoire pour prendre la forme désirée avant d'être réimplantées. Sous la peau pour le sein, alors que le mamelon est suturé.L'ensemble du processus devrait prendre de un à deux mois.
La technologie d'Healshape permet de restaurer les tissus détruits par le cancer mais pas les nerfs ni la fonction biologique du sein.
Une jeune pousse et de vieux routards des "biotechs"
La société a été fondée il y a tout juste quelques semaines par Mme Brac de la Perrière, après 16 ans passés chez Sanofi, avec cinq associés, dont les fondateurs du laboratoire LabSkin Création (fabrication de peau artificielle) et de 3d.Fab
(impression 3D appliquée à la médecine).
Healshape fonctionne actuellement avec des bourses et des subventions mais compte procéder à une première levée de fonds au second semestre.
La société espère mener de premières études cliniques dans trois ans sur 300 patientes. Sa technologie devra ensuite suivre le long parcours d'homologation d'un médicament, avant de recevoir une autorisation de mise sur le marché (AMM).