La crue historique de la Vilaine, provoquée par la tempête Herminia, fait-elle courir dans le département un risque sanitaire lié à de pollution des eaux ? Si la décrue suit son cours, la Métropole de Rennes se veut rassurante. La production d'eau potable n'est quant à elle que très sensiblement ralentie.
À cause des pluies continues, la Vilaine a envahi les rues et les habitations de Rennes et des communes en aval de l'Ille et de la Vilaine. Les cours d'eau, hors de leur lit, ont submergé les caves ou encore les champs ou les routes. Mais cette crue historique fait-elle planer un risque sur l'eau potable que nous consommons ou son assainissement ? Pourrait-elle provoquer une éventuelle pollution, par la dispersion d'eaux grises ou noires dans la nature ?
À la Métropole de Rennes, compétente sur les 25 stations d'éputations du territoire de l'agglomération, on se veut rassurant : "Elles sont toutes en fonctionnement, il n'y a eu aucun souci de submersion, assure Pascal Hervé, vice-président en charge de l'assainissement. Elles sont pas mal sollicitées parce qu'il y a quand même beaucoup d'eau en entrée, mais elles fonctionnent bien globalement".
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Des bassins-tampons à rude épreuve
L'élu rappelle que des bassins-tampons jugulent les arrivées massives d'eau à l'entrée des stations d'épuration, afin de ne pas perturber l'action biologique permettant de traiter les eaux usées.
Les inondations posent problème dans le cas de certains bassins-tampons : ceux qui se situent en zone de submersion et dont l'acheminement des eaux usées vers la station d'épuration n'est pas gravitaire et nécéssite des pompes. "On a quelques bassins comme ça qui sont prisonniers de l'eau, et surtout l'appareillage électrique qui commande les pompes qui est à l'arrêt. Ca pose problème pour la remise en route de ces appareils, qui est conditionné par la décrue."
Si on n'intervient pas rapidement pour vider les bassins, il pourrait y avoir des remontées d'assainissement au niveau de leurs installations. Il n'y aurait que les habitations qui sont vraiment très proches de ces bassins-tampons qui pourraient avoir ce problème-là.
Pascal Hervé9e vice-président de Rennes Métropole
"Les équipes sont bien mobilisées, assure-t-il. On croise les doigts pour que la décrue se prononce, c'est apparemment déjà le cas en aval de la métropole."
Peu d'impact sur l'eau potable
"Nous avons un réseau de distribution d'eau qui est sous pression, sous protection et ne souffre d'aucune pénétration," assure Laurent Géneau, le directeur général du syndicat Eau du bassin rennais, en charge de la production et de la distribution d'eau potable dans une grande partie de l'Ille-et-Vilaine.
Seule perturbation à déplorer : la mise hors-service d'installations électriques situées en zone de risque. La station de potabilisation de Lillion-Bougrières, située en bord de Vilaine, a été arrêtée et le système de pompage de celle de Mézières-sur-Couesnon a été stoppé, la faisant fonctionner aux deux tiers. Malgré ces aléas, "nous ne déplorons aucune interruption de service, souligne Laurent Géneau. Nous n'avons pas non plus reçu d'alertes de personne recevant une eau colorée chez eux. À date, la situation est maîtrisée."
Une station de production à l'arrêt
Dans d'autres communes plus éloignées en revanche, en limlite de Métropole, le réseau d'approvisionnement est sous tension. C'est ce que signale le Syndicat Mixte de Production d'Eau Potable Ouest 35, qui alimente la commune de Guichen et ses environs.
"La station de production d’eau potable de Port de Roche à Langon est à l'arrêt en raison de la crue de la Vilaine et les achats d’eau aux collectivités voisines sont insuffisants pour y pallier complètement" indique un communiqué. Le syndicat recommande aux habitants de restreinte leur consommation d'eau du robinet "aux usages essentiels" afin d'"éviter une vidange complète de nos château d'eau."