Cannes 2022 : avec Don Juan, le réalisateur lyonnais Serge Bozon s'essaie au romantisme

Destination la Croisette ! Pendant la durée du Festival de Cannes, la rédaction de France 3 Rhône-Alpes s’intéresse aux artistes de notre région. Aujourd’hui, découvrez le portrait du réalisateur lyonnais Serge Bozon, dont le cinquième film est présenté dans la sélection Cannes Première.

Derniers instants avant de monter en voiture, direction le palais des festivals. Et toujours pas de pression pour Serge Bozon, sauf une : "J’espère juste qu’on ne va pas arriver en retard. Sinon on va louper notre petit moment de montée des marches."

Il a beau être un habitué du festival de Cannes, le réalisateur lyonnais Serge Bozon franchit une marche symbolique du festival de Cannes. Son film Don Juan, une version inquiète et névrosée du célèbre personnage de Molière, est à l’affiche de la sélection officielle.

Ses premiers courts-métrages au lycée Lumière, à Lyon

Serge Bozon a parcouru du chemin depuis Roanne, là où il a découvert le cinéma. "Quand j’étais en CE1, CE2, j’écrivais sur des cahiers, se rappelle-t-il. Au début, c’était plus sur les acteurs. C’était Jean-Paul Belmondo que j’adorais. Puis peu à peu, c’est devenu l’envie de comprendre pourquoi j’aimais tel ou tel film."

Il a ensuite grandi à Lyon au lycée Lumière, où il a fait ses études. "J’étais en option cinéma. A l’époque, je vous parle des années 80, il n’y avait pas les caméras d’aujourd’hui. On ne faisait pas des films avec son téléphone portable. Au lycée Lumière, il y avait des caméras. C’est là que j’ai commencé à faire mes premiers courts-métrages."

"Il est curieux de l'autre"

Aujourd’hui, Serge Bozon fait tourner les plus grands. D’Isabelle Huppert à Sandrine Kiberlain, en passant par Romain Duris, José Garcia ou Sylvie Testud. Après Mods (2002), La France (2006), Tip Top (20013) et Madame Hyde (2016), Don Juan est son cinquième film.

Celui-ci met en scène un couple au combien glamour : Tahar Rahim et Virginie Efira. Deux acteurs de renom qui admirent le travail de réalisation de Serge Bozon. "Il est rare car il n’a pas de snobisme, considère Virginie Efira. Il cherche un des trucs les plus intéressants dans la vie : les chemins d’amusement. Il est curieux de l’autre."

"Il a gardé cette innocence de vouloir toujours partager ce qu’il a au fond de lui, presque comme un enfant. Sans jamais de posture, sans jamais avoir de filtre. Je trouve que ses films ressemblent à ça aussi."

Tahar Rahim, acteur

"Faire un film plus romantique"

Avec son Don Juan, Serge Bozon espère être plus grand public qu’avec ses œuvres précédentes, souvent jugées audacieuses voire décalées. "Je pense qu’il est un peu plus ouvert que mes autres films, mais je peux me tromper. Je pense qu’il est un peu plus simple. Il n’est pas grinçant, il ne repose pas sur le fait d’agresser ou de toucher à des choses qui font mal et qui gênent." 

"Là, j’avais envie de voir si j’étais capable de faire un film plus romantique. Pas romantique au sens rose bonbon ou gnangnan, je crois, mais romantique au sens discrètement cauchemardesque." Pari réussi ? Verdict dans les salles de cinéma, dès aujourd’hui. 

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