CATASTROPHE. lI y a 55 ans, l'explosion de Feyzin causait la mort de 11 pompiers dans la vallée de la Chimie (Rhône)

Le 4 janvier 1966, le site pétrolier de Feyzin était secoué par une violente explosion et ravagé par un incendie. Une catastrophe survenue à la suite d'une erreur de manipulation sur une cuve de stockage de gaz. Le sinistre a causé la mort de 11 pompiers, 7 salariés et fait des dizaines de blessés.

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Comme chaque année depuis 55 ans, les Sapeurs-pompiers du département du Rhône et de la métropole de Lyon organisent des cérémonies de commémoration de la catastrophe de Feyzin. L'une au cimetière de Loyasse dans le 5e arrondissement de Lyon et l'autre devant la stèle.

Ce 4 janvier 1966, alors que le jour se levait à peine, un agent du site pétrolier de Feyzin effectue une erreur de manipulation sur une des sphères de stockage de propane. Impossible de refermer les vannes et le gaz qui s'échappe alors de la cuve forme une vaste nappe de 40 000 mètres cubes autour de la raffinerie. L'autoroute A7, voisine du site, est fermée à la circulation. Pourtant vers 7h15, un jeune salarié, au volant de sa voiture, ne voit pas les barrages de sécurité et s'engage sur l'axe. Son véhicule cale dans le nuage de gaz qui s'enflamme soudain. S'en suit un gigantesque incendie. Les pompiers de Lyon mais aussi ceux de Vienne et de Givors sont envoyés sur place pour tenter de venir à bout des flammes. Autre tâche périlleuse des soldats du feu : tenter de refroidir les sphères de gaz. 

Malgré leurs efforts, sous l'effet de la chaleur, la sphère 443 explose après une heure. L'explosion donne lieu à une boule de feu meurtrière qui s'élève jusqu'à 400 mètres de hauteur dans le ciel. La réaction en chaîne est inévitable. L'une après l'autre, quatre cuves sautent et le feu semble alors hors de contrôle : les flammes gagnent l'ensemble du site pétrolier. Les pompiers viennent à bout du sinistre au bout de trois jours mais le bilan humain est lourd. L'explosion et l'incendie ont causé la mort de 11 pompiers et 7 salariés du site pétrolier. En outre, on déplore plus de 90 blessés, notamment des personnes brûlées.

Cette catastrophe industrielle est restée gravée dans les mémoires. C'est l'une des plus meurtrières dans la France de l'après-guerre. De ce drame, naîtra une "culture du risque industriel". Mais encore aujourd'hui, ce site classé Seveso place la commune de Feyzin sur la carte des zones à haut risque. 

 

Feyzin, une ville verte méconnue

Catastrophe de 1966, raffinerie et site pétrolier, industries classées Seveso… dans l’imaginaire collectif, la commune de Feyzin, située dans le couloir de la chimie, n’a pas vraiment l’image d’une ville verte. Et pourtant, sur le plateau des Grandes Terres, à l’Est du territoire, ça sent plutôt la rose !

Sur le plateau des Grandes Terres, plusieurs centaines d’hectares offrent une vue sur le Bugey, le Pilat et les Alpes. Ce secteur offre un visage méconnu, celui d’une ville verte et même agricole. Une vingtaine d’agriculteurs cultivent des céréales comme le blé et le maïs. C’est aussi une terre de roses. « On produit environ 60 000 rosiers chaque année, sur le plateau des Grandes Terres, » explique Pierre Orard. Ce dernier est issu d’une lignée de rosiéristes. Depuis 1930, sa famille produit des rosiers de jardin et crée de nouvelles variétés. « Les terres Feyzinoises sont des terres de haute valeur agronomiques, » selon Pierre Orard. « A Feyzin, il y a eu jusqu’à 5 familles de rosiéristes, des années 30 jusqu’au milieu des années 70. Nous sommes les derniers à poursuivre cette activité sur la commune ».

Feyzin est aussi une terre de randonneurs avec « 17 km de sentiers et 63 000 passages par an », d’après Lisa Briel, responsable de l’"aménagement urbain et environnement"  de Feyzin. Ce sont pour l’heure essentiellement des habitués qui fréquentent ces sentiers. Mais la ville entend bien développer les activités vertes. Ainsi plusieurs balades nature sont organisées chaque mois sur les Grandes Terres ou dans les bois situés abords du fort de Feyzin. Le secteur est riche en biodiversité avec ses sous-bois, ses espaces agricoles, ses mares et ses haies.

Le "Feyzin Vert" dispose aussi d’un fort militaire qui connaît une deuxième vie. Construit à la fin du 19e siècle pour défendre Lyon, le site est aujourd'hui dédié à la culture et aux loisirs. Il abrite une ferme pédagogique et un centre équestre. Le fort est ouvert tous les jours et attire chaque année plus de 70 000 visiteurs, passionnés de nature et de patrimoine.

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