Anaïs Demoustier obtient le César de la meilleure actrice pour le film "Alice et le maire", Swann Arlaud meilleur second rôle dans "Grâce à Dieu" de François Ozon. Sur 15 nominations, la 45e cérémonie des Césars attribue 5 trophées à des films tournés dans notre région.
Aucune polémique ni sortie de scène pour la moisson 2020 des films tournés en Auvergne-Rhône-Alpes: sur 15 nominations, la 45e cérémonie des Césars attribue 5 trophées à des films tournés dans notre région.
Anaïs Demoustier, César de la meilleure actrice pour "Alice et le maire"
Anaïs Demoustier, qui a commencé le cinéma jeune, n'en finit pas de s'épanouir à l'écran. Récompensée par un César de la meilleure actrice pour "Alice et le maire", cette rayonnante comédienne de 32 ans y brille en conseillère d'un homme politique désabusé.
Dans ce film de Nicolas Pariser, elle incarne une jeune philosophe normalienne, intellectuelle travailleuse chargée de conseiller le maire de Lyon qui n'a plus d'idées, incarné par Fabrice Luchini. "Anaïs Demoustier est une actrice extraordinairement douée", a dit d'elle le réalisateur. "Sa grande force est de parvenir à rendre naturel et à habiter n'importe quel texte".
Elle a mis sa fraîcheur au service d'un rôle d'amoureuse dans "A trois on y va" de Jérôme Bonnell, un réalisateur qui loue sa "vaillance", son "courage" et son "énergie". Elle est actuellement à l'affiche du film de son frère Stéphane Demoustier "La Fille au bracelet", dans lequel elle incarne une avocate générale très offensive.
Swann Arlaud meilleur second rôle dans "Grâce à Dieu" de François Ozon
Swann Arlaud a été récompensé pour son rôle dans "Grâce à Dieu" de François Ozon, film choc sur la pédophilie dans l'Eglise, qui raconte le combat de victimes d'abus sexuels sur mineurs dans l'affaire Barbarin.
Il y incarne Emmanuel, un ancien scout abusé par l'ex-prêtre Bernard Preynat, et l'un des fondateurs d'une association de victimes fondée en 2015 à Lyon, la Parole libérée.
"Quelle fierté de faire partie de ce film, vraiment", a lâché l'acteur de 38 ans sur scène, rappelant que "par deux fois on a essayé d'empêcher la sortie du film". "C'était assez violent. Mais je me suis dit: si le cinéma a encore ce pouvoir là, de faire trembler, alors on peut être fier un peu quand même". "Je pense surtout à ces trois personnages qu'on interprète, qui existent vraiment. Ils s'appellent Alexandre, François, Pierre-Emmanuel. Ils ont subi des abus sexuels pendant leur enfance et c'est devenu des héros, parce qu'ils ont réussi à parler, à affronter le mensonge, le mépris (...) et c'était une immense responsabilité d'avoir ça à jouer".
"Barbarin a été relaxé, on attend le jugement pour Preynat donc ce ne sont pas les artistes qui font la justice", a-t-il ajouté, "mais au moins ils peuvent dire des choses que le silence tente d'étouffer". Avant ce personnage d'homme fragilisé par les blessures de son enfance, l'acteur avait déjà reçu un César en 2018, celui du meilleur acteur pour son rôle d'éleveur dans "Petit paysan" d'Hubert Charuel.
2 César pour "J'ai perdu mon corps" : meilleur film d'animation et meilleure musique
Main chanceuse également pour "J'ai perdu mon corps" : le film repart avec 2 Césars, meilleur film d'animation et meilleure musique. Et dire qu'au début aucun financeur ne croyait à ce projet fabriqué au studio Xilam de Villeurbanne.
"La nuit des sacs plastiques" meilleur court métrage d'animation
Le césar du meilleur court métrage d'animation est également revenu à un talent régionale: Gabriel Harel, réalisateur de "La nuit des sacs plastiques", formé à La Poudrière de Bourg-Les-Valence.